Savoirs émergents

2  avril 2008

Voici un livre qui propose une réflexion approfondie sur des savoirs nouveaux, non encore pensés, mais qui pourtant animent notre vie quotidienne, la bousculent parfois : le quotidien de notre époque, avec ses thèmes présents de tous temps, mais revisités, et ses interrogations nouvelles aussi.

Une aventure à douze voix toutes différentes mais accordées sur un pari d’écriture, autour d’une interrogation têtue : N’y-a-t-il pas urgence à bousculer nos évidences, à esquisser des possibles dont chacun pourrait s’emparer ?

 

Djemila ACHOUR, Marie Judith ALLAVENA, Monique BERTOLISSIO, Bernadette CHEGUILLAUME, Danielle COLES, Jean Michel DELGA, Michèle GEHAN, André GIORDAN, Professeur à l’Université de Genève, Claire HEBER-SUFFRIN, initiatrice des Réseaux d’Echanges de Savoirs, Rachid OUFFAD, Marie Hélène PATRIS, Eugénie THIERY, Patrick VIVERET, Célina WHITAKER

présentent

Le 10 Avril 2008 à 18 heures
à LA VILLETTE à PARIS

SAVOIRS EMERGENTS
Quels savoirs pour aujourd’hui ?

Les éditions OVADIA - Coll.André GIORDAN - Au-delà des Apparences

 

Les fondements de notre intérêt pour les Savoirs Emergents

Les fondements de la publication de cet ouvrage, commentés dans l’introduction, viennent d’une longue histoire, initiée par André Giordan et Claire Heber-Suffrin dans le cadre une recherche soutenue par le groupe Apprendre. L’introduction définit et présente divers savoirs émergents, par Rachid Ouffad et André Giordan. Elle vise à expliquer le fondement de l’intérêt pour les savoirs émergents, la question des savoirs d’experts.

Elle représente un véritable éclairage pour percevoir les enjeux recouverts par ces savoirs émergents. Puis, une première partie invite le lecteur à entrer dans l’intimité des sujets développés. Ils tissent une trame serrée : les fils se croisent, composent des motifs au plus près de notre condition humaine, et proposent des réponses possibles. Le questionnement autour de la relation à soi rencontre celui du vivre en société.

I

Des savoirs émergents au détour de récits d’expériences, de réflexions sur des thèmes de société.

-  S’appuyer sur les drames de nos vies pour nous construire nous-mêmes, car nous avons des potentialités que nous n’exploitons pas, Jean-Michel Delga.

-  Choisir son identité, à travers la filiation elle-même, et redécouvrir ainsi ses origines, Michèle Géhan.

-  Accueillir la différence culturelle dans une proximité et une parité nouvelles, Bernadette Cheguillaume.

-  Parier sa retraite en tant que femme, et fonder une recomposition des rôles, Danielle Coles.

-  Apprendre à être soi, et être soi pour apprendre, dans un échange reconsidéré entre apprenant et formateur, Djémila Achour.

-  Cultiver une juste sensibilité à l’autre, pour un meilleur équilibre de chacun comme de tous, Marie-Hélène Patris.

-  Savoir solliciter autrui pour construire le bien commun : apprendre à donner à l’autre une place valorisée dans la création collective, Eugénie Thiery.

-  La formation réciproque comme source de connaissance et de construction de soi, Claire Héber-Suffrin.

-  Face au conflit, comment faire, mais surtout comment être ? Inscrit dans l’humain, il pose la question de l’autre, et d’un recul possible pour l’appréhender autrement dans la recherche d’une issue, Marie-Judith Allavena.

-  Apprendre à vivre avec l’incertitude, accepter l’inattendu. Confronter certains savoirs d’expertise à l’expérience du citoyen, André Giordan.

-  Travailler en réseaux solidaires, sillonnés en tous sens de ce que les personnes et les groupes choisissent de relier et de mettre en commun, et favoriser ainsi la réciprocité, André Giordan et Claire Héber-Suffrin.

-  Enfin apprendre à reconsidérer les richesses : un vaste débat public est aujourd’hui nécessaire pour un développement humain « durable », Patrick Viveret et Célina Whitaker.

II

En arrivant à destination dans le cheminement créatif, une double réflexion s’est imposée au groupe, une double interrogation sur lui-même qui fait l’objet d’une deuxième partie : Comment s’élaborent les savoirs émergents ? Par Claire Héber-Suffrin et André Giordan. Question qui rejoint intimement celle de l’histoire de vie du groupe des Savoirs Emergents et nourrira le dernier chapitre de l’ouvrage.

Comment se construisent les savoirs émergents ? Pourquoi un livre sur un tel sujet ?

« Savoir résister au stress », « savoir bien vieillir », « savoir se rassurer sur ses inquiétudes » : l’individu ne court pas aussi vite que la société. Souvent, il peine à avancer, et son pas se fait lourd. Un besoin, une question s’imposent à lui. Comment les formuler ? Il tente de répondre par lui-même. A cette fin, il met en place une approche du type « savoir-faire », « savoir-vivre », et parfois « savoir sur le savoir ». Devant l’absence de solution à sa portée, il consulte différentes personnes, il rapproche ainsi les savoirs existants, il imagine des possibles. Il essaie de produire du sens d’abord par lui-même, puis en confrontant ses idées avec d’autres. Bien-sûr, ce savoir émergent n’a jamais fait l’objet d’une recherche systématique, ou bien celle-ci est devenue obsolète du fait du changement de la situation. Il n’a débouché sur aucune formulation ou activité satisfaisante. Tout reste à faire ! En fait, un savoir émergent est le produit d’un processus de créativité permanente. C’est le résultat d’une relation intime à soi et d’un rapport raisonné à l’expérience collective.

Un désir de partage

L’histoire du groupe et son désir de partage avec ses lecteurs reflètent la dynamique complexe de cette élaboration. Au début - cinq années ont passé - cela rappelait l’artisan devant sa masse d’argile informe, mais qui peu à peu dessinait une figure : celle-ci résumait tous nos visages en un seul. En ce sens, oui, voici un ouvrage collectif, dont les styles et les charpentes se répondent, dont les personnes - appelons-les des citoyens - accueillent, tout en demeurant elles-mêmes, ce que l’on nomme la réciprocité ; c’est elle qui bâtit haut et solide, malgré les aléas et les inévitables intempéries : savoir continuer, avec ou par d’autres ; savoir être interpellé, et saisir l’inattendu. ; savoir prendre en compte la complexité du vivant ; savoir intégrer ce qui dérange ; savoir enfin se focaliser sur un sujet de connaissance, d’action, de relation suffisamment mouvant pour faire appel à l’implication personnelle de chacun

Une longue écoute mutuelle, l’interrogation de nos évidences

Une longue écoute mutuelle, dans un premier temps, autour d’André Giordan, professeur à l’université de Genève et directeur du LDES (Laboratoire de Didactique et d’Epistémologie des Sciences). Cette écoute devient ensuite questionnement : un courant qui parcourt le groupe, d’une personne à une autre qui le relaie, amplifie le raisonnement. Il s’agit toujours d’interroger nos évidences, de bousculer nos représentations, avec les allers et retours entre réflexion théorique et ancrage dans la vie quotidienne.

Enfin le passage à l’écriture, avec ses méandres et ses hésitations, accompagné également par Claire Héber- Suffrin, initiatrice des Réseaux d’échanges réciproques de savoirs.

Des rencontres patiemment organisées, par Bernadette Cheguillaume, mais aussi un travail de soutien, de promotion pour la diffusion avec le concours d’Eugénie Thiery.

Un groupe « habité » par la réciprocité

Enfin, le fil conducteur :

L’objectif têtu d’essayer de percevoir une autre réalité de la condition humaine, un autre vécu de cette même réalité, et de le transmettre.

Djémila Achour

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