Les virus contre le cancer

3  mars 2007

Des virus étaient déjà employés, contre des cancers de la peau notamment, mais la méthode pourrait se généraliser. En tout cas, c’est le rôle des virus dans la régulation des cancers qui mérite réflexions.

Dans les années 1890-1910, le Dr William B. Coley (1862-1936) avait déduit des cas de guérison observés en hôpital que les fortes fièvres pouvaient guérir complètement d’un cancer avancé. Il avait mis au point les "toxines de Coley" qu’on administrait aux malades avec un certain taux de réussite mais aussi des morts qui ont décondiséré le traitement (primum non nocere). Or, si la fièvre est effectivement bénéfique, il semblerait que le facteur principal de guérison ne serait pas la fièvre mais bien les virus eux-mêmes (voire des bactéries comme les streptocoques). En effet les cellules cancéreuses ne peuvent se reproduire anarchiquement et se disséminer dans le corps qu’à inhiber le système immunitaire ce qui constitue une faiblesse face aux virus qui les infectent en priorité et qu’ils détruisent. Il vaudrait donc mieux être vraiment malade, avoir un bon rhume pas seulement avoir une bonne fièvre pour guérir du cancer.

Au-delà de la découverte médicale, ce qui est intéressant c’est de comprendre en quoi la maladie n’est pas un dysfonctionnement, elle fait partie intégrante de la santé, façon d’utiliser l’ennemi extérieur pour éliminer l’ennemi intérieur, pour nettoyer le corps de ses déchets accumulés. On connaissait le rôle des virus dans la communication du code génétique, et même dans l’invention de l’ADN. On voit maintenant leur rôle dans la régulation des corps et l’équilibre immunitaire.

(Information initiale relevée par Courrier International no 851 dans The Guardian, interview du Pr Seymour qui teste une nouvelle forme de traitement anticancéreux qui détruit les tumeurs en les infectant au moyen d’un virus similaire à celui du rhume).

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