Vers La biologie de synthèse

18  mars 2004

Une nouvelle discipline scientifique est en train de naître. Elle pose potentiellement plus de problèmes scientifiques et éthiques que le génie génétique ou le clonage reproductif. Il s’agit de la biologie de synthèse (Synthetic biology). Pour le moment une poignée de chercheurs, au MIT, à Princeton ou à Berkeley travaille dans ce domaine. Il s’agit de fabriquer des "modules" d’ADN (DNA cassettes) pour reprogrammer des organismes vivants afin de leur faire exécuter toutes les fonctions souhaitées, même si elles n’existent pas dans la nature. Par exemple on peut introduire des fonction "on", "off", "boucle" ou "go to" dans des bactéries et programmer leur capacité à émettre une lumière fluorescente en fonction des molécules présentes dans leur environnement. Ces travaux qui fournissent d de nombreux résultats, posent d’importants problèmes dans la mesure ou certains laboratoires songent déjà à fabriquer des bactéries ou des micro algues productrices d’hydrogène (projet de Craig Venter, dont le laboratoire a récemment réussi à synthétiser un virus artificiel), des biodétecteurs de pollution, voire de nouvelles armes biologiques. Comme le proposent certains chercheurs, il serait temps de réfléchir à un nouvel Asilomar (conférence qui avait en 1975 posé les jalons de la réflexion éthique sur les manipulations génétiques), car on ne dispose à ce jour que de très peu d’informations sur la manière dont de tels organismes vivants "de synthèse » se comporteraient dans un écosystème.

En savoir + : Biologie synthétique :Ce que c’est !, Microbes made to order : 1 / 2, Conférence sur la biologie synthétique.

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