Le tiers secteur en débat


SOMMAIRE

  • Le rapport d'Alain Lipietz : une étape importante - Elisabetta Bucolo
  • Le "tiers secteur d'utilité sociale et écologique" : une fausse bonne idée ? - Alain Caillé
  • Economie solidaire et tiers secteur - Jean-Louis Laville
  • Risques et limites du tiers secteur - Dominique Méda
  • Du tiers secteur à l'économie quaternaire - Roger Sue
  • Le tiers secteur au-delà de la société salariale - André Gorz

    Cet éclairage a été établi à l'occasion du récent rapport d'étape d'Alain Lipietz, élaboré à la demande de Martine Aubry, sur "l'opportunité d'un nouveau type de société (entreprise) à vocation sociale".

    Qui ne sent, devant l'extension rapide de la mondialisation sauvage des flux financiers, que les cadres classiques de l'économie établis depuis plusieurs siècles sont en train d'éclater ? Devant la montée continue du non-emploi et des inégalités sociales, de l'exclusion et de la précarité, l'imagination et l'innovation ne sont-elles pas sollicitées pour dépasser la société salariale traditionnelle et pour transformer les modalités de la distribution primaire et secondaire des biens et des services ?

    Nos auteurs sollicités sur le concept et les réalités du "tiers secteur" prennent des positions différentes sur des questions centrales :

    Pour ma part, ce qui m'a le plus surpris à la lecture des textes, c'est l'absence de référence (sauf chez André Gorz) à la formidable mutation informationnelle qui déferle depuis trois décennies. C'est là que l'on constate la difficulté du renouvellement des pensées et des comportements.

    Les automatismes nés de l'ère énergétique, qui reposent sur la disjonction des problèmes, restent prépondérants, l'enfouissement dans le concept unique de l'économie de marché domine encore beaucoup d'esprits. Aussi je crois à la nécessité de replacer les discussions sur le tiers secteur dans une perspective d'ensemble de "projet social" en recherchant des modes de cohabitation entre des logiques économiques diverses ; en étudiant la mise en place de monnaies plurielles (thésaurisables, affectées, fondantes…) ; en redonnant enfin son autorité au politique par rapport à l'économisme dans un questionnement renouvelé de la signification de la richesse et du sens de la vie.

    Jacques ROBIN