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Comment le retard vient aux Français ?

Le 28  février 2008 par Jean Zin

Analyse d’un discours sur la recherche, l’innovation et la compétitivité. 1940-1970.

Peut-on faire du « retard français » un objet des sciences sociales ? Oui, à la condition de s’attacher au discours sur le retard et de délaisser la posture évaluative.

Julie Bouchard montre que depuis le XVIIIe siècle, le discours sur le retard a envahi l’espace public en devenant une rhétorique de l’insuffisance et du changement. Elle analyse comment ce discours a été un élément de la politique scientifique et technologique dans les années 1950-1960 et retrace son évolution et sa construction :

Une grille de lecture du discours sur le retard est en place :

  1. on se compare aux voisins (l’herbe est plus verte ailleurs...),
  2. on se compare dans le temps (avant, c’était forcément mieux...),
  3. on se compare dans la gestion des projets (ah ! la "prévision" des retards),
  4. on se compare parce qu’on croit à un progrès nécessaire (demain sera meilleur).

Si cela paraît abrupt, c’est d’autant plus passionnant que l’on oublie que la Science est - aussi - un discours et doit également se comprendre dans des approches sociologique, historique, économique, voire anthropologique.

Julie Bouchard enseigne les Sciences de l’information et de la communication à l’Iut de Montreuil- Université de Paris VIII. Chercheur associé au Laboratoire « Communication et politique » (Cnrs), elle a consacré sa thèse à l’analyse du discours sur le retard dans la politique de la science et de la technologie en France. Ses travaux portent sur la communication, l’analyse des discours et des représentations dans le champ de la science et de la technologie au cours du dernier demi-siècle. http://juliebouchard.online.fr

L’ouvrage est préfacé par P. Papon, ancien Directeur général du CNRS.

Presses Universitaires du Septentrion, 2008

Acquisition et transmission des savoirs, Collection « Information - Communication », dirigée par Sylvie Leleu-Merviel