Pas de brevet pour le génome ?

« Les données fondamentales sur le génome humain, y compris le séquençage de tout le génome de l'ADN humain et de ses variations, devraient être librement accessibles aux scientifiques du monde entier », ont déclaré le 14 mars, dans un communiqué, Bill Clinton et Tony Blair. Jamais le président américain et le Premier ministre britannique ne s'étaient prononcés aussi clairement contre la brevetabilité du génome.

Face aux multinationales pharmaceutiques, le pouvoir politique parviendra-t-il à obtenir que le génome soit considéré comme appartenant au "patrimoine de l'humanité" ? Le veut-il d'ailleurs ? Clinton et Blair ont déjà évoqué la possibilité, une fois le séquençage achevé, de breveter "des inventions à partir des gènes". Quelques semaines plus tôt, le premier brevet sur les techniques du clonage a été accordé en Angleterre à une firme privée, Geron, "inventeur" en 1997 de la brebis Dolly : ce brevet interdit le clonage reproductif mais autorise le développement d'embryons jusqu'au stade de 140 cellules.