EDITO

Voici donc une nouvelle formule de Transversales. Nos lecteurs y retrouveront, nous l'espérons, les principaux souhaits qu'ils ont formulés en réponse à l'enquète que nous avions lancée dans notre numéro 41. Quant au fond, peu de changement par rapport à une ligne éditoriale appréciée, mais un parti pris plus positif afin de contribuer à la mise en oeuvre d'alternatives fécondes à ce qu'il peut y avoir de désespérant dans la situation présente. Quant à la forme une plus grande lisibilité, une meilleure aération des articles afin d'en faciliter la lecture et de repérer rapidement l'essentiel de leur contenu.

Nos trois mots clefs seront comprendre, relier, anticiper.

Comprendre car l'une des sources majeures du désarroi contemporain tient au brouillage des repères. Nous nous levons, la plupart d'entre nous, le matin, en écoutant un bulletin radio qui nous accable de nouvelles catastrophiques, nous égrène sans les expliquer des faits disparates et nous donne à la fois le sentiment d'être sur-informé et de ne rien comprendre à ce qui se passe. C'est pour nous dégager de cette opacité qu'il nous faut trouver de nouvelles grilles de lecture, de nouveaux Repères, selon le titre d'une rubrique qui ouvrira chaque numéro et s'efforcera de proposer un décryptage d'éléments marquants de l'actualité. Cet effort de compréhension n'est d'ailleurs pas forcément univoque. L'alternative à la pensée unique, c'est une pensée plurielle et non une anti-pensée unique. C'est pourquoi ces repères seront suivis de Points de vue pouvant exprimer des manières différentes de lire notre temps où de le modifier à l'instar de ce que nous avons inauguré dans notre précédent numéro avec les articles de Jacques Robin et de Stephane Hessel.

Relier , car il nous faut surmonter le sentiment d'isolement dans lequel nous plongent l'individualisme et la logique exacerbée de rivalité. Partout dans le monde actuel, près de chez nous, comme à dix mille kilomètres de nos lieux de vie, des êtres humains se remettent en marche et réfusent que les deux bonnes nouvelles que constituent à l'origine une mondialité ouverte et le recul du temps de travail dans le temps de vie se transforment en cauchemars. Les grandes mutations de notre temps peuvent être au service d'une nouvelle politique de l'homme à condition de les maîtriser et d'organiser la rencontre des milliers d'initiatives sociales et civiques qui commencent à donner au corps au grand projet du 21 ème siècle, celui de citoyenneté planétaire. Nous le ferons à travers des rubriques comme Fenêtres sur ...qui témoigneront de l'importance et de la diversité des ces mouvements ou comme Histoires et Cultures qui donneront leur épaisseur historique et culturelle à ces transformations.

Il nous faut Anticiper enfin pour faire face à l'angoisse du "no future" et montrer, à travers nos éclairages ou des rubriques que nos lecteurs connaissent bien comme Science et pensée vivante que c'est en nous situant délibérément aux carrefours de l'imagination et de la découverte, qu'à l'instar de ce premier grand éclairage sur la transdiciplinarité, nous serons capable d'inventer, tant dans la connaissance que dans l'action, un futur à visage humain.