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Ménopause : entre controverses, enjeux financiers et modes

Le 30  septembre 2003 par Rédaction Transversales

Les controverses tant sur les bénéfices (contestés) que sur les risques associés des traitements substitutifs de la ménopause se multiplient. L’été dernier, des résultats anglais ont confirmé les risques accrus de cancers du sein et d’accidents cardio-vasculaires associés à la prise d’oestrogènes et de progestatifs. "Depuis dix ans et en Grande-Bretagne, les traitements substitutifs ont causé 20 000 cancers du sein supplémentaires chez les femmes âgées de 50 à 64 ans" conclut l’étude faite sur un million de femmes anglaises (MWS). Le risque est supérieur pour les femmes prenant une association de deux molécules (oestrogènes et progestérones) par rapport à la prise d’oestrogènes seuls et il perdure même après arrêt des traitements (1). Un point majeur est toutefois à relever : la prise de ces hormones par voie transdermique (patch, gel) - qui constitue la majorité des prescriptions en France - semble supprimer les effets néfastes cardiovasculaires (2). Désormais, les instances françaises (Afssaps) mais surtout allemandes préconisent la prudence : usage quand symptômes aigus, surveillance et limitation de la durée. Pourtant, aux États-Unis, plusieurs personnalités dirigeant la North American Menopause Society ou le Kronos Longevity Research Institute contestent les effets négatifs relevés et prônent des traitements anticipés. Il faut dire que, dans la mentalité américaine où ces traitements sont banalisés depuis 1960, la ménopause est non seulement un gros marché mais elle est considérée comme une maladie, un état à dominer, comme la reproduction le fut avec la pilule ! De façon plus globale, les millions de femmes habitant les pays du Sud continuent d’affronter seules les conséquences médicales liées à cette étape de vie.

(1) The Lancet, vol. 362, n°9382, 9 août 2003.

(2) P.-Y. Scarabin (INSERM), in The Lancet, vol. cit., pp.428-432.