Thématiques > Techno

L’économie de la gratuité numérique

Le 11  mars 2008 par Jean Zin

Le capitalisme cognitif a bien peu de modèles de rentabilité, d’autant qu’internet favorise la gratuité et augmente considérablement la concentration par renforcement des externalités de réseau. Si tout est gratuit, comme dans les médias de masse, il faut trouver d’autres ressources. Les 4 modèles dominants sont : 1) la publicité, 2) les services additionnels payants (Freemium !) 3) le prélèvement de commissions sur les transactions à partir du site 4) les dons (wikipédia). On peut distinguer aussi 4 modèles d’intermédiation publicitaire (affichage de bandeaux, AdWords en fonction du contexte, les partenariats, le marketing dans les mondes virtuels). En dehors de la publicité on peut vendre toutes sortes de services : la confiance, l’immédiateté, la personnalisation, l’interprétation, l’authenticité, l’accessibilité... Le cas du livre est sans doute à part car la disponibilité gratuite de la totalité d’un livre peut être considérée comme une incitation à acheter le livre lui-même, plus pratique à lire.

La constante diminution des coûts de production de l’économie numérique incitera bientôt la plupart des entreprises à donner la majorité de leurs produits”. La distribution gratuite est une nouvelle forme d’économie, explique-t-il. Les choses autour de nous deviennent chaque jour moins coûteuses : grâce à la Chine et l’approvisionnement mondial, on peut obtenir un tee-shirt pour le prix d’une tasse de café. Et cette tendance est encore plus forte dans le monde de l’immatériel. Des albums aux jeux, en passant par les logiciels de Google, tout est gratuit sur l’internet. La montée de cette économie de la gratuité est tirée par les technologies qui font marcher le web.

Il est désormais clair que tout ce que le numérique touche évolue vers la gratuité (...) D’une certaine manière, le web étend le modèle économique des médias à toutes sortes d’autres secteurs économiques.”

L’argent n’est pas la seule rareté dans cette économie d’abondance, suggère Anderson. Votre temps, votre réputation le sont aussi : “Le monde du gratuit a pour objet de capter ces nouvelles raretés, au nom d’un modèle d’affaires qui sera identifié par la suite.” Nous entrons dans une ère où la gratuité sera considérée comme la norme et non pas comme une anomalie, conclut Anderson.

Quand la copie se généralise, vous avez besoin de vendre des choses qui ne peuvent pas être copiées”, clame Kevin Kelly. Il y a plein de qualités qui ne peuvent pas être copiées, explique-t-il : la confiance par exemple. La confiance ne peut pas être téléchargée ou contrefaite (enfin, pas pour longtemps). Toutes choses égales par ailleurs, vous préférerez toujours faire affaire avec quelqu’un de confiance. La confiance est donc un élément intangible qui a une valeur croissante dans un monde saturé. Il a plein d’autres qualités similaires à la confiance qui sont difficiles à copier et qui prennent de la valeur dans cette économie en réseau : l’immédiateté, la personnalisation, l’interprétation, l’authenticité, l’accessibilité, l’incarnation, le mécénat, la trouvabilité...

A partir des articles d’Internet.Actu :

-  Les business model du web 2.0

-  La gratuité est-elle l’avenir de l’économie ?