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Démocratie participative

Le 24  avril 2007 par Rédaction Transversales

Redonner du sens au politique

La démocratie participative, censée généraliser l’implication et la participation des citoyens au débat public et dans la prise de décisions, a surgi dans la campagne électorale pour le pire comme pour le meilleur. Pour le pire parce que les polémiques et les critiques souvent excessives qu’elle a pu susciter ont montré l’ignorance manifeste, par le monde politique et de la majeure partie de la société française, d’une notion qui déborde largement les jurys citoyens et les conseils de quartiers. Pour le meilleur, parce les débats qu’elle a générés ont attiré l’attention sur ses multiples facettes, sur les expérimentations déjà à l’oeuvre et ses utilisations possibles.

Nous avons essayé avec cette lettre, d’éclairer ces débats en resituant la démocratie participative dans son contexte historique, national et international. En montrant :
-  comment, sans constituer le tout de la démocratie, elle correspond à des évolutions de fond face aux défis que rencontrent le projet démocratique à notre époque et à la volonté d’implication croissante des citoyens (Yves Sintomer) ;
-  en quoi une participation qui ne soit pas le symptôme de l’individualisation du politique exige des citoyens éclairés, ce qui devrait pousser à donner un rôle privilégié aux associations dans les dispositifs démocratiques (Roger Sue).
-  comment elle pourrait consacrer le retour du politique, notamment grâce aux nouvelles technologies qui dotent chaque citoyen de pouvoirs d’intervention nouveaux (Véronique Kleck). Le réseau citoyen Iperbole de la municipalité de Bologne fournit une illustration concrète de l’émergence de cette possible « démocratie continue » (Leda Guidi).
-  Et quand un philosophe se mêle de démocratie participative, même si un lexique devient nécessaire, on entrevoit ce que pourrait être un vrai projet démocratique, qui introduirait de la participation, non seulement dans la vie politique, mais dans tous les aspects de la vie économique et sociale (Bernard Stiegler).

De multiples questions restent ouvertes : articulations avec la démocratie représentative, entre débats face à face, ancrés sur un territoire, et débats utilisant les médiations numériques, entre démocratie de proximité et politiques globales, entre construction d’un consensus et conflits sociaux...