Revue des sciences 08/08

1er  août 2008 | par Jean Zin


Revues : Pour la Science
Brèves : Physique - Climat - Biologie - Santé - Technologie


Ce mois-ci, qui commence par une éclipse partielle du soleil avec une éclipse partielle de lune le 16 août vers 20h, c'est Pour la Science qui se révèle le plus intéressant, en particulier pour le rôle de la myéline dans l'apprentissage. On peut trouver aussi indispensable de mieux connaître l'époque de la naissance de l'écriture constituant l'origine de toute la civilisation occidentale (aussi bien que musulmane) et des religions du livre. Le plus surprenant dans le dossier sur la Mésopotamie, c'est d'apprendre que l'écriture n'était pas réservée aux scribes et que des femmes aussi pouvaient écrire bien que leur sort ne soit pas plus enviable que celui des femmes afghanes (même si elles étaient sans doute beaucoup moins voilées) ! On ne parlera pas de Science&Vie qui fait preuve de pas mal de confusions avec ses "10 plus grandes énigmes de la science" qui mêlent des questions métaphysiques sans réponses ("pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?"), complètement en dehors du domaine de la science, des questions qui ne sont plus vraiment des énigmes même si elles ne sont pas complètement résolues comme l'origine de la vie, des questions qui tiennent surtout à la définition des termes ("qu'est-ce que la conscience ?"), des questions qu'on pouvait légitimement penser résolues depuis le structuralisme ("quel est le propre de l'homme ?" : le langage avec sa double articulation qui constitue une rupture avec l'animalité comme du son et du sens. "Quelle est la nature du temps ?" : la succession causale). Reste de véritables questions non résolues comme la décohérence (et l'interprétation de la physique quantique), la fin de l'univers ou l'existence d'autres univers, mais la véritable énigme scientifique actuelle, c'est bien plutôt de savoir quelle théorie physique l'emportera grâce au LHC peut-être (théories des cordes, gravitation quantique à boucles, théorie holographique, etc.) alors que la physique multiplie les questions plus qu'elle n'en résout à mesure qu'elle s'éloigne de notre niveau de réalité et qu'elle s'approche de l'infiniment petit comme de l'infiniment grand. Sinon, parmi les brèves du mois on retiendra la première carte des connexions du cerveau mettant en évidence une centralisation des données qui était trop souvent déniée, de même que le caractère essentiellement génétique du vieillissement. Vieillissement que l'arrêt de la myélinisation semble condamner à ne plus pouvoir apprendre et s'ouvrir à la nouveauté. L'importance de l'ocytocine dans la confiance et la coopération achève de dessiner les limites de notre monde humain, bien plus prosaïque qu'on ne le voudrait même s'il garde sa part d'infini et qu'on pourra bientôt en repousser encore les limites...



Pour la Science no 370, Les femmes en Mésopotamie


Pour la Science

- La flambée du pétrole, p6
Ivar Ekeland

... n'est pas due à la spéculation, mais, comme toutes les autres matières premières, à l'augmentation de la demande mondiale.

Alors que Paul Jorion d'habitude mieux inspiré tente de nous convaincre que l'inflation sur les matières premières est due à la spéculation, Ivar Ekeland montre que c'est dû uniquement à l'augmentation de la demande. On peut comprendre qu'à être plongé dans la finance on finisse pas croire que tout est spéculation mais il est plus raisonnable de penser que c'est l'émergence de pays très peuplés qui pousse les prix à la hausse même si la spéculation peut certes amplifier le phénomène sur le court terme.

En fait, le pétrole se comporte comme toutes les matières premières. Tous les marchés de futures, agriculture, métaux, énergie, s'emballent : le volume des transactions sur les futures de métaux a crû de 30% l'année dernière. Pour les métaux nobles, cuivre, aluminium et or, ces échanges représentent 40 fois la production mondiale. Des métaux plus humbles, comme le minerai de fer, qui n'ont pas de marché des futures, et ne sont donc pas suspects d'être l'objet d'une spéculation financière indirecte, n'en ont pas moins doublé de prix en un an. N'allons pas chercher l'explication de l'augmentation du prix du pétrole plus loin que dans l'accroissement de la demande mondiale et l'épuisement des ressources de la planète.

- Une nouvelle source d'énergie ?, p7

Un courrier des lecteurs intéressant attire l'attention sur le fait qu'il faut normalement de l'énergie pour briser une liaison, c'est "l'énergie de liaison" justement, mais c'est aussi un "défaut de masse" puisque la masse des particules liées est inférieure (de cette énergie de liaison) à la masse des particules séparées. C'est le contraire avec les quarks (et la force nucléaire forte à l'origine de la théorie des cordes) du fait que leur énergie de liaison croît à mesure qu'ils s'éloignent, comme un élastique (à l'extrême on pourrait peut-être dire que les quarks ne sont constitués que d'énergie de liaison, un peu comme l'électricité entre deux pôles, sauf que là, il y en a 3 et que le courant faiblit à mesure qu'on les rapproche).

Il n'est donc pas possible de récupérer de l'énergie en essayant de casser un proton.

Quant à la masse du proton, elle est due à 99% à l'énergie des gluons échangés par les quarks dans le proton. Elle n'a rien à voir avec la masse des quarks proprement dite, qui est un concept plutôt obscur, puisque les quarks ne peuvent pas être "pesés séparément !

- Pleure pas la bouche plein, p20

On supporte mieux les injustices le ventre plein... Ce serait la sérotonine sécrétée en fin de repas qui augmenterait notre tolérance à l'injustice subie et diminuerait notre impulsivité. Cela doit bien aussi augmenter notre tolérance à l'injustice subie par les autres. On est moins touché par les émeutes de la faim quand on a le ventre plein. De sorte, qu'on pourrait dire, à rebours de Rabelais, "ventre plein n'a pas d'oreille" !

- Les femmes en Mésopotamie, p26

Le dossier n'est pas inintéressant montrant qu'il y a, malgré les différences théologiques et tout le temps passé, pas mal de continuité entre l'époque sumérienne et maintenant, de l'écriture sous la dictée des dieux jusqu'au voile. On sait qu'on doit beaucoup à cette époque, au code d'Hammourabi notamment, de nombreux mythes sumériens ou l'épopée de Sargon ont été repris (réadaptés) dans la Bible. Il est amusant de constater que l'histoire de la côte d'Adam viendrait d'une mauvaise traduction de l'ève sumérienne Ninti en "dame de la côte" au lieu de "dame de la vie", Ti signifiant à la fois vie et côte. De nombreux mythes se construisent effectivement à partir de fausses étymologies (comme on traduit incorrectement religio par relier). On peut relever aussi que les marchands pouvaient avoir 2 femmes, mais pas dans le même lieu : une dans leur ville d'origine et une dans leur ville habituelle de destination. Si le système était strictement patriarcal, on pouvait changer de sexe officiel ! Ainsi, une fille pouvait être prise pour fils et devenir l'héritière. Il ne faisait pas bon avoir un mari volage puisque, lorsqu'un mari était convaincu d'adultère avec une vierge sa femme était livrée au "stupre", c'est-à-dire à la prostitution (dont on pensait pourtant depuis Hérodote que toutes les femmes devaient s'y livrer une fois dans leur vie dans le temple de la déesse). Les femmes adultères (séductrices!) pouvaient être empalées comme on les lapide encore aujourd'hui...

Dans la mentalité des législateurs mésopotamiens, la personne juridique de la femme n'existait guère. Même s'il existait des femmes indépendantes au Proche-Orient ancien, la loi n'envisageait généralement que celles qui dépendaient juridiquement ou économiquement d'un homme.

Dans la culture législative mésopotamienne, la femme était manifestement vue comme un prolongement de la personne de son père ou de son mari, le statut social féminin paraissant le plus enviable étant celui d'épouse ou de fille de famille. Dans les représentations sociales les plus courantes, la femme idéale était donc dépendante, même si de nombreuses femmes indépendantes existaient aussi dans la réalité. C'est pourquoi, dans la plupart des cas, les crimes et les délits commis par ou sur l'épouse ou la fille de famille sont traités par rapport à des enjeux masculins.

Ce que j'ai trouvé le plus étonnant, c'est que l'écriture n'était pas réservée aux scribes comme on le croyait mais que beaucoup de gens écrivaient eux-mêmes, même des femmes... (p34)

- La myéline, le câblage des apprentissages, p46

Les neuroscientifiques ont longtemps considéré la substance blanche cérébrale comme une infrastructure passive.

Une nouvelle technique d'imagerie cérébrale a révélé le rôle sous-estimé jusqu'à aujourd'hui de la substance blanche dans l'intelligence et différentes maladies mentales.

Il est très intéressant de voir le rôle de la myéline réhaussée mais on peut regretter qu'on veuille tout de même expliquer un peu trop de maladies par un défaut de myélinisation ! Le trouble bipolaire maniaco-dépressif semble pourtant difficilement explicable ainsi (se serait plutôt une hypersensiblité des récepteurs?) et s'il peut y avoir certains types de schizophrénie qui en relèvent, ce n'est sûrement pas une majorité. De même pour la dyslexie. Il faut rester prudent donc mais il y a beaucoup de choses passionnantes dans cet article.

On savait que la myéline agit comme un isolant qui accélère le passage de l'influx nerveux mais on découvre qu'il y a combinaison de neurones avec "gaine" de myéline et sans gaine pour que les signaux proches et lointains arrivent en même temps sur leur cible ! On verra plus loin dans les brèves que la myélinisation a commencé avec les premiers poissons à mâchoire nécessitant des neurones plus longs. La myélinisation a aussi pour rôle de câbler les apprentissages pour les rendre plus efficaces et rapides (habitudes, automatismes, aptitudes). On apprend que la myélinisation n'est pas achevée avant 25-30 ans et s'arrête complètement semble-t-il après 55 ans !

Dès que les axones sont myélinisés, ils ne peuvent plus changer.

La myélinisation des axones se fait lentement lors de la croissance. La myéline n'existe que dans quelques régions cérébrales à la naissance, puis progresse par poussées et, dans certaines régions, n'est totalement déposée qu'à l'âge de 25 à 30 ans. Elle apparaît comme une vague d'abord à l'arrière du cortex cérébral et se propage vers l'avant à mesure que l'âge adulte approche. Les lobes frontaux sont les dernières régions myélinisées. Ces régions sont responsables des capacités de raisonnement, de planification et de jugement - des aptitudes qui ne s'acquièrent qu'avec de l'expérience.

L'isolation complète des fibre nerveuses détermine en partie les âges limites en deçà des quels on peut apprendre une nouvelle aptitude.

On a identifié dans la myéline des protéines spécifiques qui arrêtent la ramification des axones et les empêchent de former de nouvelles connexions (...) Quand cette protéine, nommée Nogo-a, n'est plus fonctionnelle, des connexions lésées peuvent être réparées.

Bien sûr, un adulte peut encore apprendre, mais il utilise un type d'apprentissage différent qui implique directement les synapses de la substance grise.

- Le chant des oiseaux ne ment pas, p60

Les vocalises des bruants chanteurs reflètent leur condition physique ou leurs velléités belliqueuses. Mais pourquoi les oiseaux ne cherchent-ils pas à tricher en faussant les informations transmises par leur chant ?

L'auteur discute du fait qu'il n'y aurait pas d'avantage sélectif à tricher, ne pouvant que décrédibiliser ce mode de communication et le rendre inutilisable mais les oiseaux ne mentent pas car ils ne parlent pas, tout simplement, et qu'il n'y a pas séparation du signifiant et du signifié ! Leur chant n'exprime pas une intentionnalité secrète mais relève plutôt d'une sorte de réflexe sans doute. De même, les femelles ne "choisissent" pas leur mâle mais elles sont séduites, "sous le charme" (de même qu'on peut sentir le désir monter en nous sans le vouloir), envoûtées par leur chant qui est une expression d'autant plus pure de leur âme que n'y entre aucune réflexivité. En tout cas on peut lire à livre ouvert dans leurs vocalises et c'est pour cela qu'ils n'ont pas vraiment d'intériorité alors que, pour l'enfant notamment, c'est le mensonge qui lui permet de se dérober au désir de l'autre, c'est le mensonge qui nous constitue en sujets opaques et autonomes, dimension constitutive de l'humain dont on ne trouve que des traces éphémères dans les autres espèces (ce n'est pas la simple ruse ni le leurre ou le camouflage). En fait, la question nous en apprend bien plus sur nous-même que sur les oiseaux étudiés...

- Une molécule de la confiance, p68

Pourquoi l'homme fait-il confiance à des inconnus ? Une molécule connue pour déclencher le travail de la femme enceinte, l'ocytocine, serait essentielle aux mécanismes cérébraux de la confiance.

Contrairement aux théories libérales qui voudraient nous réduire à notre égoïsme supposé et à la lutte pour la survie, la confiance réciproque, l'altruisme et la coopération sont bien génétiquement programmés au profit de la reproduction de l'espèce (depuis 100 millions d'années avec l'apparition de la vasotocine chez le poisson qui a donné l'ocytocyne et l'arginine-vasopressine chez les mammifères). Il semblerait même qu'Alain Peyrefitte ait eu raison en faisant de "la société de confiance" la condition du développement économique.

Nous avons montré que la confiance est l'indicateur qui prédit au mieux la richesse d'un pays ; les sociétés à faible niveau de confiance sont pauvres, car les habitants n'engagent pas suffisamment d'investissements à long terme, ceux qui créent des emplois et augmentent les revenus. Ces investissements dépendant de la relation de confiance qui s'établit entre les différents partis.

Les conditions de la confiance sont bien sûr sociales et structurelles mais, quand elles sont réunies (la cause est bien la situation objective à laquelle le corps s'adapte), elles se traduisent hormonalement par une augmentation de l'ocytocyne dont le rôle est crucial lors de l'accouchement, de l'allaitement ou de l'accouplement. C'est un fait qu'en voyant une chatte s'occuper de ses petits on retrouve nos propres émotions qui sont donc largement hormonales même si une mère n'abandonne jamais ses enfants comme le font systématiquement les chattes passé un certain âge et que nos émotions sont prises dans des fantasmes et des discours, ce qui change tout. Ce qui est hormonal, c'est la sensation de bonheur que cela procure et "l'attirance physique". Cela n'annule pas les effets de discours qui sont d'un tout autre ordre mais on comprend ainsi comme un amour peut se reporter sur les autres, un trop plein d'ocytocyne pouvant donner envie de donner son amour à la terre entière. Les autres profiteraient ainsi de la confiance obtenue avant que la méfiance ne s'éveille à nouveau...

On sait aussi que les concentrations en ocytocyne sont maximales chez l'homme et la femme lors de l'orgasme. Son rôle présumé dans l'attachement postcoïtal lui a valu le qualificatif d'hormone du câlin.

Son rôle est plus grand chez les animaux sociaux et monogames, déterminant dans l'attachement aux petits jusqu'à leur maturité. Elle agit en libérant de la dopamine dans le mésencéphale qui confère un sentiment de bien-être. Il existe bien sûr un mécanisme opposé générant de l'agressivité lorsque la confiance est rompue. Cet antagoniste serait, chez l'homme, la dihydrotestostérone (DHT) stimulant le désir de confrontation. Chez la femme les estrogènes augmentent les récepteurs à l'ocytocine alors que la progestérone les diminue (ce qui pourrait expliquer les changements d'humeur du cycle).

Bien que tout cela soit plus que plausible, on peut rire de vouloir là encore en faire l'explication de tous les dysfonctionnements (autisme, schizophrénie, dépression, phobies sociales, etc.). Il est toujours difficile de trouver la bonne mesure. En tout cas, ce ne sont plus les individus égoïstes qui sont la norme :

Nous avons constaté que les participants très déloyaux de nos études présentent des traits de personnalité qui ressemblent à ceux des sociopathes, des individus indifférents à la souffrance d'autrui.

Livres

- Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte surdoué, p102
Jeanne-Siaud-Facchin, Odile Jacob, 2008, 320 pages

Une intelligence supérieure à la moyenne est un avantage et un handicap. L'auteur a été frappée par les parcours de vie souvent empreints de souffrances et de difficultés des personnes à fort quotient intellectuel. La grande intelligence, fait-elle remarquer, ne vient pas sans hypersensibilité et sans une lucidité particulière, et par là sans solitude, ennui, angoisse et impatience,... bref sans mille motifs de blocages et de blessures narcissiques. Elle analyse les facettes du phénomène, les illustre de témoignages, puis suggère aux adultes surdoués des pistes pour tirer leur épingle du jeu. Ne pourraient-ils y penser eux-mêmes ? Non, car avoir une forme d'intelligence ne signifie pas les avoir toutes.

- L'être humain, l'animal et la technique, p103
Sous la dir. de M.-H. Parizeau et G. Chapouthier, Presses de l'Univ. Laval, 2007, 258 pages

Les rapports entre l'être humain et les animaux n'ont jamais été simples, et la technique moderne complique encore l'affaire. En majorité philosophes, mais aussi biologistes ou juristes, les auteurs de ce recueil d'articles étudient ce sujet avec une particulière clarté.

La première partie est consacrée au statut moral des animaux tel qu'il apparaît depuis que le philosophe britannique Bentham, en 1789, a posé le débat en ces termes fameux : « La question n'est pas : “Peuvent-ils raisonner ?“, ni : “Peuvent-ils parler ?“ mais : “Peuvent-ils souffrir ?“ ».

La deuxième partie examine les conséquences des techniques sur le statut des animaux.

La troisième partie se demande quelle place accorder à l'être humain. Tous les traits qui, jusque récemment, passaient pour lui être propres semblent se retrouver à l'état d'ébauche chez certains groupes d'animaux.

Encore une fois, on confond la structure du langage humain qui procède par divisions et sépare le sens du son (double articulation) avec les communications animales, les codes, les signaux, voire les "cultures" et apprentissages spécifiques. La différence, c'est la capacité d'abstraction et, justement, la séparation de l'animalité et de l'immédiateté.

Même si telle n'est pas sa première raison d'être, ce livre rappelle que l'accroissement du savoir et des possibilités amplifie les grandes interrogations, bien plus qu'il n'y répond. Depuis qu'on clone et qu'on fait des xenogreffes, la question du statut des animaux est devenue encore plus problématique, et celle de l'image que l'homme a de lui-même également.





Brèves et liens



Physique


cosmologie, astronomie, physique quantique


- La Terre n'est pas ronde

Nous ne vivons pas sur une planète ronde, mais sur un patatoïde bosselé, qui laisse bouche bée tous ceux qui se retrouvent nez à nez avec son image. Un creux au large de l'Amérique du Sud, une bosse au-dessus de l'Australie et quelques bourrelets par-ci par-là. Cette difformité échappe au voyageur qui arpente la planète et à l'astronaute qui voit la bille bleue dans son cocon de gaz, mais vient fausser une foule de mesures: celles des courants océaniques, des mouvements de la croûte terrestre... D'où l'importance de la mission Goce, un satellite qui doit décoller dans les semaines à venir, restera en orbite pendant vingt mois, et permettra d'affiner la forme de notre planète. Comment ? En mesurant le champ de pesanteur, le responsable de cette difformité.

Si la planète ressemble plutôt à un patatoïde qu'à un galet lisse, c'est bien parce que g n'a pas exactement la même valeur partout à la surface du globe: les masses sont inégalement réparties à l'intérieur de la planète, et chaque point de la surface n'est pas attiré de la même manière. Pour mieux visualiser les variations de g à la surface de la planète bleue, les scientifiques ont recours à une Terre fictive: ce "géoïde", comme ils le nomment, représente la forme qu'aurait la Terre si elle était entièrement recouverte d'océans.

- La Terre vue de loin

Le vaisseau spatial Deep Impact a capturé une vidéo de la Lune transitant (passant devant) la Terre, depuis une distance de 50 millions de kilomètres.

- De l'eau sur la Lune !

Les scientifiques suspectaient depuis longtemps la présence d'eau à la surface de notre satellite, mais aucune preuve formelle n'avait pu être apportée jusqu'à présent. Même la sonde Lunar Prospector, envoyée tout spécialement par les américains en 1998, n'avait pu conclure quant à la présence ou non d'eau sur la Lune. Dans ce contexte les travaux dirigés par des géologues américains de l'université de Brown et publiés hier dans Nature ont fait l'effet d'une petite bombe. En utilisant les toutes dernières techniques de spectrométrie de masse, les chercheurs ont en effet réussi à déceler des traces d'eau dans les poussières lunaires mises à leur disposition par la NASA et récoltées au cours des missions Apollo 11, 15 et 17.

Rien ne permet cependant de savoir pour le moment s'il y a ou non de véritables réserves de glace sous les pôles lunaires comme on le pense depuis quelques années.

- Les étoiles binaires s'expliqueraient par la force centrifuge éjectant de la matière

Contrairement à la Lune qu'on suppose formée par le choc d'une petite planète avec la Terre, la formation de lunes ou d'étoiles binaires serait dû au fait que les planètes sont d'abord des agrégats peu solidaires et que, sous l'influence des rayons du soleil, la vitesse de rotation de la planète augmentant une partie sera éjectée par la force centrifuge pour se reconstituer ensuite en lune ou planète jumelle tournant autour de l'astre.

Beaucoup d'astéroïdes sont en fait des agrégats de corps plus petits, faiblement solidarisés entre eux. Dans cette hypothèse, une rotation suffisamment rapide sur lui-même d'un astéroïde serait susceptible d'entraîner sa fragmentation et c'est donc cette idée que les chercheurs viennent de tester numériquement sur ordinateur.

Lorsqu'un agrégat modélisant un astéroïde, composé de sphères liées par gravité, se met à tourner de plus en plus vite, certaines d'entre elles descendent du pôle vers l'équateur et l'astéroïde perd de ces morceaux depuis son équateur, là où la force centrifuge est la plus élevée.

Les sphères qui s'échappent se rassemblent progressivement un peu plus loin, finissant par former une petite lune en orbite autour du corps parent. Celui-ci, du fait de l'aplatissement de ses pôles, contrebalancé par l'échappement de matière au niveau de l'équateur, aura une forme approximativement sphérique.

- Des étoiles à quarks sont-elles possibles ?

Deux astrophysiciens canadiens viennent de proposer une nouvelle explication pour les supernovae ultra-lumineuses découvertes récemment. Juste après la formation d'un résidu sous forme d'étoiles à neutrons, une seconde explosion se produirait, due à la formation d'une étoile à quarks.

On sait que les quarks, les particules composant les hadrons comme les protons et les mésons, ne peuvent exister à l'état libre dans les conditions de température et de pression normales car la force nucléaire s'exerçant entre deux quarks est proportionnelle à la distance qui les sépare. Comme un élastique que l'on tend, plus les particules s'éloignent et plus la force qui les relie augmente. On parle de confinement des quarks pour décrire ce phénomène.

Si l'on essaye de séparer deux quarks, formant par exemple un méson pi, l'énergie accumulée dans la corde élastique servant à modéliser cette interaction croit tellement qu'une paire de quarks se crée et l'on a alors l'apparition d'un nouveau méson. Le modèle d'une corde avec des quarks à deux extrémités est très pertinent car si l'on essaie de séparer ces extrémités, la corde casse et l'on se retrouve bien avec deux mésons décrits par une corde.

En revanche, dans un gaz de mésons, ou de nucléons, très chaud et surtout très dense, les distances entre les quarks restent petites de sorte qu'il peut se former un gaz de particules libres.

A l'intérieur des étoiles à neutrons, comme au tout début de l'histoire de l'Univers, les conditions de température et de pression peuvent être réunies pour déconfiner les quarks des hadrons, qui forment alors un plasma en se mêlant aux gluons, les vecteurs de la force nucléaire forte.

Une alternative aux trous noirs, un plasma de quarks ?


- En vidéo : un atome de Rydberg de un millimètre de diamètre !

La mécanique quantique dénie le caractère spatio-temporel fondamental des objets de l'Univers. Pour un électron, la notion de trajectoire n'existe pas vraiment à l'échelle atomique. Pourtant, dans les étranges atomes géants, dits de Rydberg, l'observation montre un semblant de trajectoire. C'est ce qu'ont réussi à mettre en évidence des physiciens américains dans une expérience impressionnante.

Une équipe de physiciens menée par Barry Dunning de l'Université de Rice a pu créer un atome de Rydberg particulièrement impressionnant puisque grâce à une série de champs électriques pulsés créés par un rayon laser, ils ont tellement excité un atome de potassium que la notion classique d'orbite d'un électron est devenue presque une réalité. Sur la couche la plus externe, la taille de l'orbite est en effet de presque un millimètre !

Ne serait-ce l'observation qui actualise la trajectoire ?

- Contrôle de la position d'un électron

On voit ici un atome d'arsenic dans un transistor avec un électron qui est dans deux états quantiques différents à la fois, contrôlés simplement par le voltage appliqué sur des nanotubes de silicium. Dans une des configuration l'électron se trouvait à 2 endroits à la fois. Là, on n'y comprend plus rien...


- Les vagues scélérates

Ces vagues gigantesques, phénomènes non-linéaires et anti-entropiques, sont fascinantes mais bien difficiles à expliquer !

Après avoir tenté de comprendre le mystère des vagues scélérates à l'aide de la lumière, les physiciens proposent aujourd'hui d'étudier au laboratoire le mécanisme à l'origine de ces ondes en observant l'hélium superfluide.

Au début du XXième siècle, le grand mathématicien russe Andreï Kolmogorov avait proposé une explication pour la turbulence avec un transfert de l'énergie par cascade des plus grands tourbillons vers les plus petits. La viscosité du fluide intervient alors pour dissiper l'énergie des plus petits tourbillons sous forme de chaleur.

McClintock et ses collègues avaient donc entrepris d'étudier ces phénomènes à l'aide d'un cryostat cylindrique contenant de l'hélium superfluide avec, à l'une de ses extrémités, une source de chaleur produite par la dissipation par effet Joule de l'énergie d'un courant électrique sinusoïdal avec une tension donnée. Si le processus de Kolmogorov normal a bien été observé, les chercheurs se sont aperçus qu'au-delà d'une tension critique, la cascade d'énergie s'inversait, se dirigeant des petits tourbillons en direction des grands. L'équivalent des vagues scélérates se produisait donc dans le fluide avec l'apparition d'ondes dont l'amplitude était le double de celles des ondes de chaleur ordinaire. Or, cette proportion est identique à celle observée dans l'océan !

Les chercheurs du groupe, tel German Kolmakov, un physicien théoricien de l'Institut à Chernogololvka, ne comprennent toujours pas vraiment comment ce processus de Kolmogorov inverse peut se produire mais ils travaillent sur la question...


Climat



- L'invasion des méduses

On en a déjà parlé mais si le réchauffement climatique peut y participer, il serait prématuré de lui imputer ce qui est un phénomène périodique qui a été signalé dans les périodes bien plus fraîches du petit âge glaciaire... (cela n'empêche pas que c'est sans doute "favorisé" par le réchauffement, tout comme les ouragans par exemple, mais c'est toute la difficulté d'attribuer des cycles à moyen ou court terme à des évolutions de plus long terme).

Pour la huitième année consécutive, les pélagies envahissent des plages méditerranéennes, entre Cannes et Cagnes-sur-mer. Le phénomène semble exceptionnel. Réchauffement des eaux, réduction du nombre de prédateurs (thons et tortues) ou pollution chimique, les causes sont inconnues mais les activités humaines sont pointées du doigt.

Les statistiques et les modèles mathématiques réalisés à partir des données obtenues depuis deux cents ans sur la mer Ligure par le laboratoire d'océanographie de Villefranche-sur-Mer montrent que ces animaux gélatineux apparaissent tous les douze ans, et se maintiennent entre deux à sept ans.

Moins de prédateurs, davantage de nourriture et des eaux plus chaudes, voilà de quoi favoriser les populations de méduses. Reste qu'il est difficile d'extraire une tendance générale de phénomènes cycliques dont la régularité n'est pas absolue.

- Réponses aux sceptiques : http://gristmill.grist.org/skeptics

Les commentaires des sceptiques montrent en général beaucoup de confusions, s'appuyant sur de fausses certitudes et une véritable croyance à laquelle ils tiennent plus que tout. Il est vrai que c'est compliqué, entre hausse des températures actuelles et augmentation du CO2 annonciateur de hausses futures bien plus importantes, entre incertitudes (réelles) et ignorance complète du devenir du climat, entre variations naturelles et la part humaine qui s'y ajoute au plus mauvais moment, etc.

Le site ci-dessus répond à la plupart des questions, hélas en anglais. En français ce site (déjà signalé) est utile mais beaucoup moins fourni. L'image du toboggan illustre bien la différence entre l'imprévisibilité des trajectoires exactes malgré une quasi certitude de leurs bornes hautes et basses.

Ce qui est le plus absurde c'est cette espèce de théorie du complot qui suppose une alliance contre-nature des écologistes et des gouvernements de toute la planète pour imposer des restrictions inutiles et nous culpabiliser, sans parler de cette stupide assurance qu'il ne pourrait arriver aucune catastrophe, protégés par une sorte de providence divine hélas introuvable tout au long de l'histoire de la Terre et de l'humanité. Il y a un côté qui se voudrait héroïque à résister à une supposée folie collective et qui n'est en fait qu'une prétention ridicule à en savoir plus que tout le monde, véritable folie cette fois, refusant de voir les risques effectifs même s'il reste bien difficile d'en évaluer la gravité.

La contradiction est nécessaire et les hypothèses scientifiques doivent être examinées, comme l'ont été les arguments des sceptiques qui ont pu être jugés très pertinents comme le rôle ambigüe de la vapeur d'eau. Il n'y a ni dogme venu d'on ne sait où, ni certitude, mais des recherches et les nouvelles sont presque toutes mauvaises. On aimerait qu'il y en ait plus mais les seules bonnes nouvelles ont concerné la fonte du permafrost qu'une étude minimisait (ce qui est contesté depuis) et la résistance de certains planctons à l'acidification de l'océan. Pas de quoi mépriser toutes les autres alertes, mais il est sûr que notre ignorance est encore immense en ces affaires où personne ne détient la vérité et où il faut progresser rapidement (en monopolisant pour cela une bonne part de la recherche). En voyant les nouvelles du mois on s'étonne surtout de tout ce qu'on ignorait encore jusqu'ici et du nombre de catastrophes (climatiques, volcaniques, astéroïdes) qui ont forgé la vie telle qu'elle est aujourd'hui (ce qui n'est pas une raison pour attendre la prochaine catastrophe sans rien faire) !

- Nouvelle confirmation de la "Terre boule de neige"

En s'intéressant aux utilisations possibles d'un traceur géochimique peu employé, l'oxygène 17, des chercheurs viennent d'apporter un argument supplémentaire à la théorie dite de la Terre boule de neige. Comme celle-ci le prévoit, une brusque augmentation de la teneur atmosphérique en gaz carbonique aurait bien eu lieu à la fin de la période de glaciation du Cryogénien.

Dans un article publié dans Nature, Bao et ses collègues montrent justement que l'analyse des sulfates présents dans des évaporites, ainsi que des barites, montre un brusque baisse de la présence de l'isotope de 17O à la fin du Cryogénien, il y a 635 millions d'années environ.

Or, d'après les chercheurs, cet appauvrissement peut s'interpréter naturellement comme une brusque augmentation du taux de méthane ou de CO2 dans l'atmosphère de la Terre. Les valeurs observées pourraient même indiquer un taux près de 40 fois supérieur au taux de gaz carbonique actuel, ce qui suffirait effectivement à mettre fin à la période glaciaire globale de l'époque.

- Explosion de la biodiversité lors d'un refroidissement il y a 460 millions d'années

Voir aussi Futura-Sciences

Un changement climatique global expliquerait l'explosion de la biodiversité marine il y a 460 millions d'années. En effet, un refroidissement progressif des océans d'environ 15°C sur une période de 40 millions d'années au cours de l'Ordovicien vient d'être mis en évidence par des chercheurs de Lyon et de Canberra (Australie). Cette période géologique était jusqu'à présent considérée comme une période où notre planète était soumise à un "super effet de serre".

L'ère du paléozoïque, commencée il y a 540 millions d'années, n'a pas été de tout repos pour la vie terrestre. Tout a bien commencé avec une période, le Cambrien, durant laquelle apparaissent rapidement les grands groupes d'animaux connus aujourd'hui (mollusques, arthropodes, annélides...). Mais cette époque se termine mal. Il y a 480 millions d'années, au début de l'Ordovicien, la Terre, dont l'atmosphère est riche en gaz carbonique, subit un effet de serre énorme à côté duquel celui que nous connaissons actuellement fait figure de plaisanterie.

Les chercheurs ont mis en évidence des eaux marines dont la température très élevée (environ 45°C) exclut le développement d'organismes vivants complexes au début de l'Ordovicien (480 Ma).

Le refroidissement progressif (en 44 millions d'années) des eaux marines coïncide avec l'explosion de la biomasse et de la biodiversité marines (trois à quatre fois plus de genres et de familles d'êtres vivants que précédemment). Cet événement eut lieu au cours de l'Ordovicien supérieur (il y a environ 460 millions d'années) quand les températures devinrent comparables à celles des eaux équatoriales actuelles. Non seulement les faunes marines se diversifient mais elles conquièrent également le fond des océans et les premiers récifs coralliens voient le jour.

Le refroidissement des eaux marines est couplé à celui de l'atmosphère, il s'agit donc d'un changement climatique global et celui-ci pourrait avoir eu un rôle majeur dans l'augmentation, sans précédent, de la biodiversité à l'Ordovicien. Le vivant va alors entrer dans le règne de la modernité: les êtres vivants se diversifient et se complexifient.

Un peu plus tard, une autre crise, il y 438 millions d'années, provoquera une nouvelle extinction massive (entre l'Ordovicien et le Silurien), décimant une centaine de familles d'animaux

- Le volcanisme à l'origine de l'extinction marine il y a 93,5 millions d'années

L'extinction survenue il y a 93,5 millions d'années parmi la faune et la flore marines aurait été causée par une importante activité volcanique dans les océans. Leurs eaux seraient devenues anoxiques.

Des fontaines de laves sous-marines colossales auraient surgi pendant cette période dans la région des Caraïbes, entraînant d'une part une modification de la géochimie des océans et d'autre part la libération de nutriments favorables au développement du plancton. Dans un premier temps, les eaux océaniques auraient subi, par effet direct de la géochimie, une diminution de leur taux d'oxygène. Les nutriments supplémentaires ayant rapidement conduit à augmenter la biomasse, la décomposition des animaux et des plantes, grande consommatrice d'oxygène au fond des océans, a secondairement poussé les eaux océaniques vers l'anoxie. La chute du taux d'oxygène provoquant à son tour la mort des êtres vivants en masse dans certaines régions, le processus se serait encore amplifié jusqu'à devenir global et affecter tous les océans de la planète.

Paradoxalement, alors que le taux de gaz carbonique augmentait dans l'océan, celui dans l'atmosphère a diminué entraînant un refroidissement. En effet, le carbone s'est retrouvé piégé au fond des océans avec les animaux et les plantes en décomposition qui donneront ultérieurement des gisements de pétrole. Toutefois, 10.000 à 50.000 ans plus tard, le taux de CO2 dans l'atmosphère est remonté à nouveau.

- Le refroidissement de 12 900 ans dû à une comète ?

On avait vu le mois dernier qu'après un réchauffement très rapide à la fin de la dernière glaciation, il y a 14 700 ans, il y avait eu un refroidissement et un nouvel épisode glaciaire de 12 900 ans à 11 700 ans. Cet épisode, sans doute responsable de la disparition des mammouths entre autres, aurait bien été provoqué par une chute d'astéroïde en Amérique du nord.

Il y a environ deux ans, le géophysicien Allen West avait proposé avec ses collègues que l'extinction des mammouths et la glaciation du Dryas récent avaient une seule et même cause : la chute d'une comète provoquant la vidange du lac Agassiz dans l'Atlantique nord. Des découvertes faites dans l'Ohio et l'Indiana tendent à accréditer cette théorie controversée.


- Les météorites produiraient des pluies acides

De nouvelles analyses ont trouvé les preuves d'un déluge acide sur la région de Toungouska, au-dessus de laquelle s'est désintégrée une météorite le 30 juin 1908, il y a cent ans.

Après la désintégration du corps (astéroïde ou comète) qui a touché la Terre en ce mois de juin 1908, on estime que quelque 200.000 tonnes d'oxyde d'azote se sont déversées sur la région. « Des températures très élevées ont été atteintes lors de l'entrée du corps dans l'atmosphère. L'oxygène a alors réagi avec l'azote. » Par réaction avec l'eau, le dioxyde d'azote (NO2) devient de l'acide nitrique (HNO3).


- La déforestation continue à un rythme accéléré en Amazonie

La déforestation de l'Amazonie brésilienne s'est poursuivie en mai à un rythme accéléré, la forêt ayant encore perdu 1.096 km2.

Plus de la moitié de cette déforestation (646 km2) a eu lieu dans l'Etat du Mato Grosso do Sul (sud de l'Amazonie), là où les pressions sont les plus fortes pour convertir la forêt en champs pour le bétail et le soja.

Ces chiffres, encore provisoires, sont à peu près identiques à ceux d'avril quand l'Inpe avait enregistré une déforestation s'étendant sur 1.123 km2, une superficie équivalente à la taille de la ville de Rio de Janeiro.

L'Inpe, qui utilise un système de détection par satellite, ne repère que les grandes surfaces déboisées en raison de la couverture nuageuse.

"La déforestation, comme toujours, continue à être très importante", a déploré lundi le ministre de l'Environnement Carlos Minc, avant de connaître les nouvelles données.

- Les feux de forêts améliorent les puits de carbone

Goulden a comparé les données enregistrées depuis 1930 en 269 endroits différents de la forêt de Californie avec celles de 260 autres points de prélèvement effectués sur le même territoire à partir de 1990. Conformément aux estimations, le nombre d'arbres s'est accru de 4% durant cette période. Pourtant, dans cette zone précise, la quantité de carbone absorbée a, elle, diminué de 34%, indique l'article publié le 20 juin dernier par ce chercheur dans la revue Geophysical Research Letters.

Les auteurs concluent que la croissance des jeunes arbres est entrée en concurrence avec celles des plus vieux, rendant ces derniers plus sensibles à la sécheresse, aux vents, aux maladies et aux attaques des insectes, allant jusqu'à provoquer leur lente agonie. Et de souligner que la protection des forêts contre ce type d'incendies est contre-intuitif, car les arbres malades ou même mourants absorbent nettement moins de gaz carbonique.

- Stocker le CO2 dans le béton

On sait que les cimenteries sont parmi les principaux émetteurs de CO2, le fait de stocker le CO2 dans le ciment lui-même serait donc un grand progrès.

Une entreprise canadienne a mis au point un moyen pour les fabricants de produits préfabriqués en béton de prendre toutes les émissions de dioxyde de carbone de leurs usines, ainsi que les installations industrielles voisines, et les stocker dans les produits qu'ils produisent en exposant les produits de carbone - riches en dioxyde de gaz de combustion pendant le processus de vulcanisation.


- Enfouir le CO2 sous l'océan

Une équipe américaine a sérieusement étudié la possibilité d'enfouir de vastes quantités de gaz carbonique dans le plancher océanique de la côte ouest des Etats-Unis. Après avoir étudié une série de forages, les scientifiques affirment que l'on pourrait stocker là 120 ans d'émissions de CO2 des Etats-Unis.

Injecté sous pression, sous forme liquide, le gaz carbonique se répandrait dans les multiples pores et fissures que les géologues ont mis en évidence. Par contact avec les matériaux incorporés dans le basalte, il se transformerait en carbonate de calcium (la craie), de magnésium et de fer. Au total, affirment les chercheurs, cette plaque pourrait accueillir 250 milliards de tonnes de CO2, soit 120 ans d'émissions pour les Etats-Unis. La séquestration devrait se mesurer en siècles. Dans 500 ans, la zone étudiée s'enfoncera sous la plaque continentale.

- De la chaux dans les océans pour réduire le CO2

Une idée proposée en 1995 pour lutter contre le réchauffement climatique causé par les émissions humaines de CO2 est à nouveau étudiée sérieusement par quelques scientifiques, avec le soutien de la compagnie pétrolière Shell. Ces chercheurs proposent de déverser de la chaux dans les océans pour absorber l'excès de gaz carbonique...

L'idée était simple : déversée dans les océans, de la chaux (c'est-à-dire de l'oxyde de calcium) réagirait avec le gaz carbonique en solution pour former du bicarbonate de calcium qui précipiterait en calcaire.

Dans la région de la plaine de Nullarbor en Australie existe un gisement de 10.000 km3 de calcaire dans une zone où l'énergie reçue du Soleil par jour est de 20 mégajoules/m2 . Le chauffage du calcaire pourrait alors être effectué à l'aide de fours solaires. Mais on pourrait aussi le réaliser en utilisant du méthane (le gaz naturel) car, tout calcul fait, sa combustion permettrait toujours de produire moins de CO2 que n'en absorberait la chaux déversée dans l'océan.

Un diaporama est disponible sur Internet, précisant les réactions chimiques proposée et quelques chiffres. Plus généralement, l'idée est développée en Open source à l'adresse suivante : http://www.cquestrate.com.


Biologie


évolution, génétique, biodiversité, éthologie, anthropologie, neurologie


- De l'eau sur Mars, et de la vie ?

C'est désormais sûr, il y a de l'eau sur Mars, analysée par la sonde Phoenix, reste à y trouver des traces de vie...

Selon l'analyse des scientifiques, ces minéraux argileux (en vert dans l'image qui illustre cet article) auraient été formés dans la prime jeunesse de Mars puisqu'ils auraient un âge compris entre 4,6 et 3,8 milliards d'années.

Notez que cette période de formation de ces minéraux correspond aux premiers instants de l'histoire de la formation des planètes du Système Solaire. Or sur Terre, les roches de ces âges ont été détruites par l'activité tectonique et volcanique de la jeune Terre. Ce qui explique pourquoi aucun fossile ou indice significatif vieux de plus de 3,5 milliards d'années n'existe aujourd'hui quelque part sur notre planète. Concernant la vie terrestre, il n'est donc pas possible de dater son apparition sur Terre et encore moins de comprendre comme cela a été fait de sorte que plusieurs théories cohabitent. Finalement, les réponses se trouvent peut-être sur Mars !

Concrètement, les scientifiques ont toutes les cartes en mains pour déterminer des dizaines de sites d'atterrissages pour robots à la recherche d'indices d'une vie éteinte, voire endormie, ou pourquoi pas en place dans de petites niches biologiques. En effet, les minéraux argileux sont bien connus pour piéger et préserver des restes organiques.

- Des ARNm recombinants

Grâce à une nouvelle technologie de séquençage, l'équipe du Dr. Marie-Laure Yaspo a pu démontrer que de nombreuses molécules d'ARN messagers (ARNm) détectées ne correspondaient à aucun gène connu. Ceci implique, selon eux, que certaines molécules d'ARNm seraient issues d'un autre mode de transcription de l'information génétique.

L'équipe de recherche a révélé le nombre considérable de molécules d'ARNm présentes dans les cellules étudiées. Sur les 25.000 gènes recensés dans le génome humain, 15.000 gènes étaient en effet actifs dans les cellules rénales, 14.000 dans les lymphocytes B, des chiffres beaucoup plus élevés que ceux auxquels s'attendaient les chercheurs. Selon le Dr. Yasto, toutes les parties codantes d'un gène ne seraient pas forcément transcrites en ARNm, l'organisme pourrait ainsi synthétiser plusieurs molécules d'ARNm à partir de différentes combinaisons d'exons dans un même gène. C'est le phénomène dit d'épissage alternatif: chaque gène peut produire une série d'ARNm, tous différents les uns des autres. Les chercheurs ont ainsi identifié, en plus des molécules d'ARNm issues d'un épissage classique, un nombre de molécules d'ARNm (34% des molécules d'ARNm totales) qui n'ont pu être attribuées à aucun gène connu.

Cela pourrait vouloir dire qu'un gène produirait toute une famille d'ARNm ou de protéines par combinatoire de ses éléments et pas seulement par lecture séquentielle, certains ARNm se révélant sans doute improductifs mais témoignant ainsi du bricolage de la vie.


- Espèces menacées, danger sous-estimé

Le risque de voir disparaître certaines espèces est cent fois plus élevé que ce que les estimations actuelles laissent paraitre, affirment deux chercheurs.

Selon l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), plus de 16 000 espèces sont menacées d'extinction. Parmi elles, un mammifère sur quatre, un oiseau sur huit et un tiers des amphibiens. Pour toutes ces espèces, les scientifiques estiment le risque de disparition à partir de deux facteurs. Le premier est le nombre décès survenant dans une population réduite où la perte de quelques individus est une menace directe pour la survie de l'espèce. C'est le cas des baleines, dont beaucoup d'espèces comptent moins de 400 spécimens ou des tigres qui ne sont probablement pas plus de quatre mille à se promener encore en liberté. Le deuxième facteur prend en compte les modifications des conditions environnementales qui peuvent influer directement sur le nombre de naissances et la mortalité comme la destruction de l'habitat, la raréfaction de la nourriture ou les fluctuations de température.

Dans la revue Nature, des chercheurs de l'Université du Colorado affirment que ces critères ne sont pas suffisants pour refléter la réalité des menaces. Ils ont mis au point une théorie mathématique intégrant l'ensemble des évènements aléatoires qui contribuent à une diminution de la population afin de calculer la probabilité de disparition d'une espèce en danger. Selon eux, il faut prendre en compte au moins deux autres déterminants : le ratio mâle/femelle du groupe en déclin et plus de hasard dans l'estimation des naissances et des décès.

En appliquant cette méthode ils démontrent que des espèces, que les spécialistes jugeaient peu menacées d'extinction, sont en réalité bien plus fragiles. Certaines affirment-ils ont un risque de disparition jusqu'à cent fois plus important. C'est le cas de nombreuses variétés de poissons dont les populations sont soumises à des fluctuations brusques et soudaines encore mal expliquées.

- Les grognements du poisson-crapaud

Chez les poissons crapauds, les sons émanent de la vessie natatoire, une poche de gaz située dans l'abdomen et permettant de réguler la flottabilité selon qu'elle est plus ou moins remplie. Cet organe serait « l'ancêtre » des poumons des tétrapodes. Pour faire du bruit, les poissons crapauds utilisent leurs muscles parmi les plus rapides des vertébrés et font vibrer leur vessie natatoire. Cette forme de communication primaire les aide à attirer leur partenaire sexuel ou à défendre leur territoire.

Des chercheurs américains, des Universités de Californie et d'Ithaca, ont identifié la structure neuronale en cause et ont pu suivre son développement sur des larves de batrachoididae. Comme chez les autres vertébrés dotés d'une « voix », le réseau prend naissance dans une région spécifique incluant la base du cerveau postérieur et le sommet de la moelle épinière. Un argument en faveur d'une origine très ancienne du circuit nerveux associé à la vocalisation. Selon les chercheurs, il serait apparu il y a plus de 400 millions d'années avec les premiers vertébrés aquatiques.


- La myéline serait venue avec les mâchoires

La myéline multiplie par 50 la vitesse du signal des neurones ce qui deviendrait indispensable pour les poissons à mâchoires (placodermes), dont on avait vu aussi que ce sont sans doute les premiers vivipares (avec cordon ombilical). En effet leur nerf oculaire 10 fois plus long que celui des poissons sans mâchoire nécessiterait une vitesse de transmission plus élevée.

L'apparition de la myéline serait donc couplée à celles des mâchoires. Dotés de ces deux caractéristiques, les poissons ont pu repérer et chasser les proies plus efficacement. N'étant plus contraints par l'apport énergétique, ils ont pu alors se développer et atteindre des tailles de plus en plus grandes. C'est ainsi que les plus gros placodermes connus dépassent huit mètres de long, ils sont d'ailleurs surnommés les « dinosaures des mers ».

- Cro-Magnon n'aurait rien d'un néandertalien ?

Des chercheurs italiens annoncent avoir réussi le séquençage de l'ADN mitochondrial (ADNmt) d'un fossile d'un homme Cro-Magnon. S'il révèle des correspondances avec celui des européens actuels, il diffère de celui des hommes de Neandertal ce qui rend improbable la possibilité d'un métissage entre les deux espèces.

En fait, la seule chose que cela prouve à ce stade, c'est qu'il n'y a pas eu de métissage avec les femmes néandertaliennes, mais l'inverse reste possible puisque les mitochondries sont transmises par la mère (or une hypothèse veut que les femmes néandertaliennes seraient dépourvues d'une mutation réduisant les risques d'éclampsie due à la grosseur du cerveau. Nous devons peut-être notre cerveau presqu'aussi gros à un Néandertalien ayant pris pour femme l'ève cro-magnon dont nous serions tous issus, même si ce n'est pas du tout ce que suggèrent les études génétiques jusqu'ici).

- Première carte détaillée des connexions du cerveau

Les scientifiques travaillent sur un nouveau type d'imagerie cérébrale, appelée "diffusion spectrum imaging", ainsi que son analyse mathématique, afin de construire une carte de l'architecture du cerveau humain. Les lignes bleues représentent les fibres de neurones reliant les différentes parties du cerveau. Pour rendre la carte plus facile à comprendre, seuls les liens principaux sont affichés. Les lettres indiquent les sous-régions anatomiques du cerveau.

La surprise,c'est d'avoir mis en évidence une partie centrale très connectée, une sorte de hub (noyau ou concentrateur en français) ! De quoi relativiser les théories "décentralisées" des réseaux de neurones (il faut bien agir comme un seul homme !).

Un ensemble de connexions particulièrement dense a été localisée dans la zone postérieure médiane du cerveau. Il a été baptisé « noyau de la connectivité cérébrale » car il pourrait jouer un rôle clé dans le fonctionnement des deux hémisphères.

C'est un nouveau monde à découvrir qui s'étend désormais devant les neurologues. Il faudra notamment explorer ainsi des individus atteints de pathologies mentales, comme la maladie d'Alzheimer ou la schizophrénie. « Le cerveau qui a été étudié depuis des années avec les techniques conventionnelles de l'IRM et de la tomographie n'est pas le cerveau réel, résume abruptement pour la revue Technology Review Van J. Wedeen, du Massachusetts General Hospital (Boston), qui a participé à l'étude. Nous n'avons vu que des ombres à la surface ».

PLoS Biology ou en pdf.


Santé


génétique, traitements, nutrition, hygiène


- Attendre une heure après le repas avant la baignade : une légende !

Attendre une heure après avoir mangé avant d'aller se baigner, alors que la chaleur est accablante et que l'eau de la piscine est si invitante? Rien d'autre qu'une légende urbaine bien ancrée dans les moeurs, disent les experts.

On encourage même les nageurs olympiques à manger un peu avant une compétition, et on leur permet d'avoir un goûter avec eux sur le bord de la piscine. Leurs entraîneurs ne craignent pas une seconde de voir une moitié de banane ou quelques bouchées d'une barre nutritive provoquer des crampes qui mettront fin à leur course

Ce qui n'est pas une légende par contre, c'est l'hydrocution et le fait qu'il y a chaque années de nombreux morts surtout, mais pas seulement, dans les lacs de montagne trop froids...

- Manger des patates quand il fait chaud

Riche en potassium, la pomme de terre peut devenir une précieuse alliée durant l'été. Elle peut combler la perte de ce nutriment que l'on subit lorsque la chaleur ou la pratique d'une activité physique nous fait transpirer.

Ayant étudié six types de pommes de terre cultivées en Amérique du Nord, les chercheurs ont découvert qu'en découpant la pomme de terre en petits cubes, on réduit de 50 % la disponibilité du potassium. Et si ces petits cubes sont trempés dans l'eau avant la cuisson, cette réduction atteint 75 %.

C'est pourquoi ils recommandent de faire bouillir les pommes de terre, soit entières, soit découpées en gros morceaux.

« La meilleure façon d'obtenir le maximum de ce minéral essentiel avec la pomme de terre est de la cuire au four avec la pelure, précise Hélène Baribeau. On perd un peu de potassium si on la pèle, mais la concentration demeure bonne. »

- Pourquoi on a besoin de 200 fois moins de vitamine C

On vient de découvrir qu'une molécule (GLUT1) responsable du transport du glucose dans le sang servirait préférentiellement au transport de la vitamine C, ce qui expliquerait pourquoi on ne fabrique plus de vitamine C car nos besoins sont beaucoup plus faibles que pour les autres animaux qui la synhtétise. Reste que les primates consomment beaucoup plus de fruits que nous et ont un apport en vitamine C bien supérieur. Est-ce que cela voudrait dire qu'il serait utile de prendre de la vitamine C quand on est diabètique ?

Molécule essentielle à la vie, l'acide ascorbique, ou vitamine C, est fabriqué à partir du glucose chez tous les mammifères... sauf chez les humains et d'autres primates, ainsi que chez le cochon d'Inde et les chauves-souris frugivores. Chez ces espèces en effet, des mutations ont rendu inactive une enzyme qui permet de synthétiser l'acide ascorbique à partir du glucose.

GLUT1 est absent dans les globules rouges de souris, alors que ceux des autres primates, du cochon d'Inde et des chauves-souris frugivores présentent les mêmes particularités que les globules rouges humains. Ce mécanisme de compensation s'est imposé au cours de l'évolution de ces dernières espèces. Un mécanisme tellement efficace qu'au final, l'homme a besoin de 200 fois moins de vitamine C que ce que synthétisent certains mammifères.

- La vitamine D animale plus efficace que la vitamine D végétale

La vitamine D peut être endogène ou d'origine animale (D3, cholécalciférol), résultant de l'irradiation UV du 7-dehydrocholestérol au niveau de la peau, ou d'origine végétale ou provenant des levures (D2, ergocalciférol). Les 2 types de vitamines doivent être hydroxylées pour former la vitamine D active. Des travaux récents ont suggéré que la vitamine D2 était moins efficace que la vitamine D3, avec une estimation de l'efficacité de la vitamine D2 de 30-50% de celle de la vitamine D3.

- Les acides gras trans interdits en Californie
Le Parisien, Le Monde 28.07

Les acides gras trans seront interdits en Californie en 2010.

Le gouverneur Arnold Schwarzenegger a promulgué avant-hier soir une loi interdisant l'utilisation de ces graisses hydrogénées dans les restaurant de son Etat.

Les acides gras trans sont soupçonnés d'augmenter les risques de maladies cardio-vasculaires et les maladies cardio-vasculaires représentent la première cause de mortalité en Californie.

- La consommation régulière de café n'augmente pas le risque de mortalité

Les données de deux cohortes américaines concluent que la consommation régulière de café n'est pas associée à une augmentation de la mortalité. A l'inverse, un effet bénéfique sur la mortalité et notamment sur la mortalité cardiovasculaire est retrouvé et doit être investigué par d'autres études.

On avait d'ailleurs vu le mois dernier que la consommation de café pouvait aider à lutter contre les cancers de la peau. Il pourrait protéger aussi du Parkinson mais il peut malgré tout causer d'autres maladies...

- Hausse mystère des infections nosocomiales et de la listériose
Libération, Le Figaro 22.07

Libération s'interroge : « Mais que se passe-t-il sur le front des infections bactériennes ? ».

Une étude révèle une forte hausse des infections nosocomiales. (...) Et dans le même numéro, une autre étude note une «forte recrudescence des cas de listériose en France».

Deux hausses surprenantes, et sans explication claire.

La hausse des cas de listériose, cette infection due à l'ingestion d'un aliment mal conservé, est la plus étonnante. L'incidence (...) de la listériose avait diminué notablement de 1987 à 2001, puis elle s'est stabilisée jusqu'en 2005 autour de 3,5 cas par million d'habitants.

Et là, elle a «augmenté brutalement» à 4,6 cas/million d'habitants en 2006 et atteint 5 cas/million en 2007 ».

La plupart des régions sont touchées et une augmentation similaire a été observée dans plusieurs pays européens.

Il n'existe pour l'instant aucune raison à cette augmentation.

Concernant les infections nosocomiales, l'autre étude du BEH indique que «quelque 1 000 signalements, totalisant 3 239 infections nosocomiales rares ou graves, ont été reçus en 2006, en hausse de 16 % par rapport à 2005».

Le quotidien retient le « retour » de Clostridium difficile, dont « nul ne sait » le pourquoi.

Le Figaro aborde également cette « recrudescence de la listériose en France, (...) particulièrement chez les personnes âgées (...) et celles immunodéprimées ».

Parmi les différentes hypothèses, les chercheurs évoquent une modification des habitudes alimentaires ou de conservation des aliments.

Ils n'excluent pas non plus la distribution de nouveaux produits qui pourraient être un nouveau vecteur de contamination. Ils citent également la baisse de la teneur en sel des aliments, ou encore la consommation accrue de produits crus.

L'InVS avance des explications plausibles mais n'en privilégie aucune. De nouvelles habitudes alimentaires, les sushis par exemple, et l'allongement des dates limites de péremption sont envisagés. La diminution de la quantité de sel dans les plats cuisinés, qui répond aux recommandations des autorités sanitaires, pourrait elle aussi jouer un rôle. Mais il ne s'agit que d'hypothèses de travail...

En fait Science&Vie rapporte qu'un hôpital de Birmingham tenterait de résoudre le problème des infections nosocomiales en remplaçant robinets et poignées de porte par des éléments en cuivre qui auraient des propriétés bactéricides.


- Soigner le foie avec les cellules du cordon

Les cellules souches issues du sang du cordon ombilical peuvent soigner les dommages hépatiques et peuvent constituer une alternative efficace à la transplantation..

Les scientifiques de l'Université de Grenade (Espagne), ont confirmé l'intérêt des cellules souches issues du cordon dans les pathologies dégénératives du foie. Ils ont en effet traité avec succès des rats souffrant d'insuffisance hépatique avec une greffe de cellules souches ombilicales d'origine humaine. La transplantation a rétabli la fonction hépatique et amélioré les dommages histologiques de la majorité des rongeurs.


- Vers des tests de dépistage du cancer dans le sang
Le Figaro 29.07

Martine Perez indique dans Le Figaro que les Pnas « publient les résultats de travaux réalisés à l'Institut de recherche sur le cancer Fred Hutchinson à Seattle (États-Unis) qui montrent que certains marqueurs génétiques tumoraux, les «micro-ARN», présents dans le sang, pourraient constituer des marqueurs fiables du cancer dans le sang ».

Ils mettent en tout cas en évidence l'intérêt de leur méthode pour le cancer de la prostate.

Les chercheurs se sont penchés sur 25 hommes atteints d'un cancer de la prostate avec métastases et à 25 autres hommes de même âge mais en bonne santé.

Ils ont mis en évidence qu'un des micro-ARN (141) était retrouvé chez plus de 60 % des patients atteints de cancer et chez 0 % des volontaires sains.

Ces recherches sur les micro-ARN dans le sang pourraient déboucher sur la mise au point de biomarqueurs dans le sang pour une large variété de cancers fréquents.

- La Lodamine : un anticancéreux porté par des nanoparticules

Protégée à l'intérieur d'une nanoparticule, une molécule attaquant les tumeurs, la TNP-470, peut être administrée par voie orale, résiste aux sucs gastriques, traverse la paroi intestinale mais ne pénètre pas dans le cerveau, où ses effets secondaires sont destructeurs. La Lodamine, son nom de baptême, pourrait devenir un médicament intéressant dans la prévention ou le traitement des cancers.

Ce produit inhibe la croissance des vaisseaux sanguins au sein d'une tumeur, c'est-à-dire l'angiogénèse.

- Le Cervarix « va être remboursé à 65 % »
Le Parisien, La Tribune 09.07

Le Cervarix, vaccin contre certains des papillomavirus à l'origine des cancers du col de l'utérus, va être remboursé à 65 % selon le Journal officiel, en dépit de certaines réserves sur l'efficacité et la nécessité du vaccin.

Le journal rappelle que « son prix est de 112 euros la dose ».

La Tribune constate également que le vaccin de GlaxoSmithKline « sera remboursé en France ».

Le quotidien parle de « bonne nouvelle pour le groupe pharmaceutique alors que la Haute autorité de santé publique avait recommandé que le Cervarix ne soit pas remboursé ».

- Cancer du col de l'utérus : le frottis plus efficace que le vaccin
Le Monde 09.07

Le Monde publie un entretien avec Claude Béraud, membre du Conseil médical et scientifique de la Mutualité française, qui appelle à un « moratoire » sur la vaccination contre les papillomavirus humains pour prévenir le cancer du col de l'utérus.

Le Pr Béraud explique ainsi que « l'utilité du vaccin est inconnue car sa commercialisation est trop récente et il faut en moyenne 15 ans pour qu'une infection due à certaines souches de papillomavirus détermine un cancer. En second lieu, on ignore quel est le niveau d'efficacité de ce vaccin. En dernier lieu, le coût de cette efficacité clinique serait très élevé ».

Une incertitude pèse sur la durée de l'immunité qu'il confère. Elle est probablement supérieure à 6 ans mais elle est peut-être insuffisante pour que ce vaccin conserve, en l'absence de rappels, son efficacité potentielle toute une vie.

Une autre incertitude concerne les perturbations écologiques que ce vaccin pourrait induire dans l'équilibre des souches virales, soit en favorisant le développement de souches résistantes, soit en accroissant la virulence de souches aujourd'hui inoffensives.

Les frottis évitent, lorsqu'ils sont réalisés dans les conditions optimales d'une prévention organisée, au moins 80 % des cancers du col utérin alors que le vaccin, même si son efficacité était conforme aux espérances des industriels, ce qui est hautement improbable, ne pourrait prévenir que 70 % des cancers liés aux souches présentes dans les vaccins.

La peur et l'angoisse suscitées par les campagnes médiatiques qui ont accompagné la mise sur le marché des vaccins ont conduit des jeunes femmes et des adolescentes souvent accompagnées de leur mère - cible préférée de la publicité culpabilisante des laboratoires - dans les cabinets médicaux. Rétablir la réalité du risque est donc nécessaire.


- Des seins et des fesses de rêve sans chirurgie
Le Parisien, 02.07

Un nouveau gel 100 % naturel, permet de «repulper» les seins ou de galber fesses et mollets sans recourir au bistouri.

Le produit, Macrolane, « un gel à base d'acide hyaluronique, (...) s'injecte directement dans le sein, à la dose demandée ».

Une formidable innovation, jugent les chirurgiens plasticiens.

A la base conçu par la société de biotechnologie Q-Med pour réparer les vilaines cicatrices en «creux», ou les accidents de liposuccion, ce gel transparent vient de recevoir son agrément européen pour l'augmentation mammaire. Il est indiqué aussi pour les hommes en mal de belles fesses ou de gros mollets...

On peut injecter la quantité qu'on veut en répartissant le volume idéalement. (...) La technique est malléable, on peut facilement rajouter du produit si la patiente trouve finalement que ses seins ne sont pas assez gros et, à l'inverse, on peut en enlever.


- Un ARN synthétique contre le SIDA

En masquant une certaine région du génome du VIH, le virus du Sida, il est possible d'en empêcher la multiplication au sein de la cellule infectée. Une équipe franco-américaine vient de préciser avec beaucoup de détails la bonne manière d'accrocher un ARN de synthèse à l'endroit voulu.

L'étude servira aussi, plus généralement, à mieux comprendre le fonctionnement des associations entre ARN (ou entre ARN et ADN) au niveau de structures en boucles, qui participent manifestement à la régulation de l'expression des gènes. Dans ces mécanismes, les différents types d'ARN jouent des rôles multiples et la compréhension de cette régulation constitue le grand chantier de la génétique actuelle.


- Fumer avant 17 ans, question de gènes

La découverte d'un ensemble de variations génétiques présentes chez près de la moitié de la population et ne s'exprimant que chez les adolescents de moins de 17 ans est étonnante. Et ce d'autant plus qu'elles induisent un risque 1,6 à 5 fois plus important de développer une forte dépendance tout au long de leur vie pour ces fumeurs (trop) précoces !

Celles-ci sont toutes situées au même endroit, au sein de gênes codant pour des récepteurs nicotiniques neuronaux. Du nombre de ces récepteurs et de leur fonctionnement pourrait résulter la dépendance. Les variations génétiques observées n'auraient pourtant aucune influence sur les fumeurs plus tardifs.

La découverte vient en effet s'ajouter aux études qui avaient démontré, il y a un peu moins de dix ans que les fumeurs précoces avaient plus de chances de développer un cancer du poumon.

- De l'inégalité (génétique) entre les hommes

Il y a de quoi s'étonner qu'on puisse considérer comme une découverte qu'il y a une détermination génétique du niveau de dopamine et donc d'activité ! "La paresse est-elle innée ?" titre-t-on, comme si la paresse existait ! Il est certes bon de rappeler que les gens actifs et sportifs ne doivent pas leur activité à leur excellence et que les condamnations morales ou la pensée positive n'y feront rien ou presque. Il faudrait surtout prendre en compte la souffrance de ceux qui manquent de dopamine et sur laquelle j'attirais l'attention il y a quelque temps déjà (des souffrances sans mots), même si c'est certainement un facteur de survie de partager une population entre risquophiles et risquophobes...

Dans un article récemment publié dans la revue Physiological Genomics, une équipe de chercheurs de l'Université de Caroline du Nord annonce avoir trouvé six sites chromosomiques, chez la souris, fortement corrélés avec l'appétence pour l'activité physique. Dans une autre étude à paraître dans le Journal of Heredity, la même équipe a identifié 17 autres sites génétiques qui contrôlent le niveau d'activité physique chez la souris grâce à une interaction les uns avec les autres, un effet génétique connue sous le nom d'épistasie. Ensemble, les gènes en question comptent pour environ 84% des différences de comportement entre les souris qui présentent des niveaux d'activité faible et les souris les plus dynamiques.

Ils précisent également que des études ultérieures ont démontré que les variations génétiques ont une incidence sur les niveaux d'activité de la souris en en provoquant d'importantes différences dans leurs cerveaux. Selon eux, une grande partie des gènes est impliquée dans la régulation de la dopamine, un neurotransmetteur qui a un effet globalement stimulant.


- Le vieillissement une maladie comme une autre ?

Les conceptions réparatrices d'Aubrey De Grey d'une vieillesse à traiter comme une maladie gagneraient en crédibilité. Les 7 causes du vieillissement à traiter seraient :

  1. les cancers
  2. les mutations mitochondriales (énergie)
  3. les déchets intracellulaires (athérosclérose, maladies neuro-dégénératives)
  4. les déchets extracellulaires (Alzheimer)
  5. la perte de cellules (système immunitaire, muscles)
  6. la sénescence cellulaire (diabète type 2)
  7. l'excès de connecteurs extracellulaires (presbytie)

La liste n'est pas exhaustive, on pourrait en rajouter indéfiniment mais il est significatif de ne pas prendre en compte les déficits hormonaux que je considère pour ma part comme le facteur le plus déterminant de la dégradation du système immunitaire, qui se répercute ensuite sur tous les organes et favorise les cancers, entre autres... Il est indéniable qu'il y a des facteurs matériels, entropiques, à la dégénérescence, mais ce qui caractérise la vie, ce sont les processus anti-entropiques justement, ce sont donc eux qui sont en cause, le dérèglement de l'homéostasie interne qu'il faudrait restaurer.

Une autre stratégie cherche les gènes déficients et ceux qui procurent la plus grande longévité par une étude génétique de grande ampleur des personnes les plus âgées. On soupçonne par exemple l'insulin growth factor-1 (IGF1). Cependant, on reste encore dans l'illusion que la vieillesse serait un raté de l'évolution, ce que contredit la brève suivante.

- Le vieillissement génétiquement programmé

L'étude du petit ver bien connu Caenorhabditis elegans semble bien prouver que le vieillissement est avant tout génétiquement programmé, relativement peu sensible au stress subi. Surtout, la restitution des gènes de la jeunesse suffirait à prolonger la vie...

Scientists identified three genes that appear to control the majority of changes in gene expression that accompany aging. They then exposed the worms to a range of environmental stressors, including heat, DNA damage, and oxidative stress, and found that expression of the controller genes was largely unaffected. "It's not environmental accumulation; it's a developmental clock".

On n'est pas au bout de nos peines encore car la théorie que ce ne serait qu'une erreur du développement du fait que les vers se font manger avant de devenir vieux me semble très insuffisante. Il faudrait se persuader au contraire que la génétique contrôle la durée de vie pour en optimiser la reproduction sur le long terme en fonction des problèmes affrontés au long de l'évolution. Il n'y a pas là un pur hasard, seulement une nécessaire variabilité.

- Une relation sexuelle par semaine contre les troubles d'érection

Avoir au moins une relation sexuelle par semaine aiderait les hommes de 55 ans et plus à prévenir les troubles érectiles.

Selon les résultats, plus la fréquence des rapports sexuels est élevée, moins les risques sont grands de connaître des troubles d'érection modérés ou complets. Les hommes qui avaient moins d'une relation sexuelle par semaine étaient deux fois plus nombreux à avoir des troubles d'érection que ceux qui avaient un rapport sexuel par semaine. Et les participants qui avaient de trois à quatre rapports sexuels hebdomadaires étaient quatre fois moins nombreux à souffrir de dysfonction érectile.

La question qui se pause c'est de savoir si le fait d'avoir des relations sexuelles est une cause ou un effet ! Il n'en demeure pas moins qu'il est établi désormais que l'activité sexuelle est nécessaire à la santé (O tempora ! O mores !).

- L'exercice physique ralentit l'Alzheimer

Les patients atteints de maladie d'Alzheimer modérée se trouvant en relativement bonne forme physique, ont des cerveaux plus gros que les patients atteints de maladie d'Alzheimer modérée dont la condition physique est moins bonne.


- Un antihistaminique contre Alzheimer
Le Parisien 18.07

Le Dimebon, un antihistaminique utilisé jadis en Russie en cas d'allergie, s'est révélé efficace dans le traitement des cas légers ou modérés de maladie d'Alzheimer, augmentant les capacités cognitives.

Cela renforce l'hypothèse d'un diabète de type 3 dû à l'inflammation mais c'est l'étanercept dont on a parlé au mois de février qui se révèle le plus prometteur dès la première prise.

- Rember, le médicament qui ralentirait la maladie d'Alzheimer

Mis au point à l'université d'Aberdeen et fabriqué à Singapour, le Rember vient de passer avec succès un test sur des patients. Il ne guérit pas la maladie mais en ralentit considérablement la progression.

Le Rember, fabriqué à Singapour par la société TauRX Therapeutics, agit au niveau des neurones et y détruit les agrégats de protéines tau. Ces formations sont caractéristiques de la maladie d'Alzheimer, avec les plaques amyloïdes, sans que l'on connaisse leur rôle.

TauRX envisage maintenant un test de phase 3, c'est-à-dire mené sur un grand nombre de patients volontaires. Si les résultats sont positifs, le Rember sera commercialisé en 2012.

- Ralentir le cerveau des parkinsoniens

Les résultats, publiés dans le Journal of neurophysiology, montrent que la transmission du signal électrique est significativement plus rapide chez les animaux « parkinsonien » que chez les animaux normaux. « Cest un résultat relativement inattendu et contre intuitif puisque cette accélération du signal électrique est corrélée au ralentissement moteur des souris. Mais des données similaires ont été obtenues chez le primate. On a donc un faisceau d'évidences qui nous laisse penser que certains symptômes parkinsonien résultent d'une accélération excessive de la transmission du signal dans le réseau neuronal » précise Thomas Boraud.

Cette découverte pourra avoir des conséquences thérapeutiques directes à condition que les scientifiques parviennent à ralentir l'influx nerveux dans le cerveau. Une modération qui pourrait être chimique ou chirurgicale mais qui ne sera pas applicable avant la réalisation de travaux complémentaires.

- Protéger les neurones du glutamate avec du vénin d'araignée

Des chercheurs du Campus de Ribeirao Preto de l'Université de Sao Paulo (Brésil) ont isolé une molécule, la Parawixin1, qui présente un fort potentiel en tant que neuroprotecteur. La substance est extraite du venin d'une araignée commune en Amérique du Sud, la Parawixia bistriata.

Lors de tests sur des rats, les scientifiques ont découvert que cette substance permet de protéger les cellules neuronales des effets dévastateurs d'un excès de glutamate, acide aminé essentiel au métabolisme humain. La Parawixin1 permet d'éviter la mort cellulaire qui est normalement entraînée par un tel excès. Dans le cas des maladies auto-immunes, la substance peut agir comme une sorte d'aspirateur à glutamate.

- Parler avec son cerveau


Des scientifiques essaient de rendre la parole à des paralysés en interprétant directement l'activité du cerveau pour produire des sons. La réussite me paraît douteuse...


- Des champignons hallucinogènes contre l'anxiété


Une seule administration de psylocybine, principal composant actif des champignons hallucinogènes (proche du LSD), permettrait de réduire l'anxiété des patients cancéreux, l'effet bénéfique durant plus de 14 mois ! Le traitement médicalement assisté, pourrait servir aussi pour traiter la dépression et la dépendance aux drogues.


- Surveiller, guérir

Un téléphone mobile GSM doté d'un seul bouton pour contacter sa famille ou les urgences, télémédecine, capteurs, alarmes, surveillance permanente...

J'ai entendu des condamnés à la surveillance électronique dire: «J'en ai marre, je préfère retourner en prison.» C'est très lourd à porter psychologiquement, beaucoup plus lourd que l'enfermement... La nature humaine est ainsi, on ne peut pas rester sous surveillance en permanence, avec le risque constant d'enfreindre ses obligations. Psychologiquement, le condamné ne peut plus se soumettre. Ce n'est pas une question de souffrance ou de torture morale, nous ne sommes pas sur ce registre, mais de capacité, pour un individu normalement constitué, à supporter sa situation. Dans une prison, il y a une prise en charge, il y a des surveillants qui rappellent la loi, le règlement. Avec la surveillance électronique, le condamné doit s'autodiscipliner. A un moment, il ne sait plus gérer cela.

- Un processeur minuscule destiné... au corps humain

Le processeur Phoenix au centre d'une pièce de 1 cent US.

Phoenix mesure un millimètre carré et consomme 30 picowatts. Ses concepteurs ne veulent pas l'intégrer dans un téléphone portable mais sous la peau ou sur une lentille de contact, pour surveiller des paramètres biologiques, de la glycémie à la pression oculaire.

Ce minuscule circuit d'un millimètre carré ne consomme au repos que 30 picowatts (soit 30 millièmes de milliardième de watt). En utilisant les récentes batteries à film mince, dans lesquelles le classique électrolyte liquide est remplacé par un matériau solide, le volume total atteindrait un millimètre cube et fonctionnerait pendant une dizaine d'années. Avec une taille aussi petite, le processeur et sa batterie peuvent être implantés sous la peau et connectés à un capteur, par exemple pour mesurer la pression sanguine ou la glycémie. On pourrait aussi installer le tout dans l'épaisseur d'une lentille de contact où il pourrait suivre en permanence la pression intra-oculaire, qui doit être surveillée dans certaines pathologies.

- Des animaux transgéniques pour servir d'appareils médicaux !

Le jour, le mouton broute l'herbe du jardin. La nuit, il est placé à côté du lit du malade et le mouton transgénique sert de pompe pour régénérer le sang du patient.

Ce ne sont que des divagations d'artistes...


Technologie


biotechnologies, énergie, nanotechnologies, robotique, informatique


- De l'ADN artificiel pour de futurs bio-ordinateurs

Des chimistes japonais viennent de modifier les bases de l'ADN pour faciliter son utilisation en bioinformatique.

Plus stable et plus facilement manipulable, cet ADN artificiel permettrait de réaliser plus facilement et plus efficacement des bio-ordinateurs. En outre, l'ADN informatique pourrait aussi servir à stocker l'information, comme il le fait naturellement. Si on compte en bits, la densité enregistrée au cœur de nos cellules est proprement phénoménale et peut faire rêver à un successeur des disques durs et autres SSD, de capacités par unité de surface (ou de volume) supérieures de plusieurs ordres de grandeur.

- Des chercheurs américains « estiment que traiter les vaches à l'hormone de croissance serait écologique »
La Croix, 02.07

Des chercheurs américains de l'Université Cornell et du groupe Monsanto affirment, dans les Pnas, que le recours à l'hormone de croissance bovine permet de réduire les émissions de dioxyde de carbone et de méthane dans l'atmosphère, en nécessitant moins d'énergie et de surfaces cultivées.

Les vaches traitées avec l'hormone de croissance produisent plus de lait tout en utilisant moins de ressources naturelles (aliments, surfaces de terres cultivées).

Traiter un million de vaches laitières avec un complément d'hormone de croissance reviendrait à réduire les émissions de CO2 de la même manière que si on retirait 400.000 voitures des routes ou si on plantait 300 millions d'arbres.

Une telle information suscite beaucoup de réactions, surtout de ce côté-ci de l'Atlantique.

L'usage de l'hormone de croissance bovine biotechnologiquement fabriquée par des bactéries, autorisée depuis près de 15 ans dans les élevages américains et canadiens, est interdite en France et en Europe après, notamment, une étude de l'Autorité européenne de sécurité des aliments ayant établi que les résidus dans les viandes de bovins traités aux hormones présentaient des risques pour la santé humaine.

Plusieurs chercheurs (...) mettent en doute une réelle efficacité de cette hormone contre les émissions de méthane.


- Utiliser des nanoradios pour détecter des molécules

On avait vu qu'on pouvait utiliser un nanotube de carbone pour capter des émissions de radio, cette propriété pourrait être utilisée pour détecter des atomes ou des molécules qui ralentissent sa fréquence en l'alourdissant lorsqu'ils rencontrent le nanotube. Ce serait donc une sorte de balance nanométrique permettant de déterminer le poids des molécules (protéines, polluants, etc.).

- Comment faire bouillir de l'eau avec 30 fois moins d'énergie

Des chercheurs du Rensselaer Polytechnic Institute ont fait une découverte surprenante : une couche de nanobarreaux de cuivre recouvrant le fond d'un récipient en métal réduit sensiblement la dépense d'énergie pour faire bouillir de l'eau... On pense bien sûr à des applications industrielles mais la trouvaille pourrait aussi améliorer le refroidissement des puces d'ordinateurs.

- Bientôt l'éclairage avec des diodes

Les LEDs (Light-Emitting Diodes) ne consomment que 10% des ampoules normales, c'est donc l'avenir mais pour l'instant, utilisant des saphirs le coût de lampes à diodes était trop cher (autour de 100$). En utilisant du silicium à la place, le coût pourrait baisser jusqu'à 5$ seulement !


- Un moteur actionné par la lumière

Sans autre apport d'énergie que la lumière, ce petit moteur tout en plastique se met à tourner... Mis au point au Japon, ce prototype utilise des élastomères cristaux liquides, matériaux très particuliers capables de se déformer sous l'effet de la chaleur ou de la lumière, une propriété qui évoque celle des cristaux piézo-électriques.

Schéma de principe du moteur. La courroie (Belt) est formée d'une couche de polymères (50 microns) surmontée d'une couche de LCE (18 microns) et mesure 36 par 5,5 millimètres. Elle réunit deux poulies (Pulleys), dont les diamètres sont de 10 et 3 millimètres. A gauche arrive la lumière visible (Vis), de longueur d'onde supérieure à 500 nanomètres, avec une puissance de 120 mW/cm2. A droite, la courroie est éclairée en ultraviolet (UV), à 360 nm et 240 mW/cm2.

Au Japon, Tomiki Ikeda et l'équipe de son laboratoire (Tokyo Institute of Technology) a fabriqué le premier moteur utilisant des élastomères cristaux liquides. Ce petit dispositif, large d'environ 1,5 centimètre, est constitué de deux poulies réunies par une courroie constituée d'une couche de LCE (contenant de l'azobenzène) sur une couche de polymère. Cet élastomère a la propriété de se contracter ou au contraire de s'étendre sous l'effet de rayons lumineux selon leurs longueurs d'onde.

Le moteur réalisé par les chercheurs japonais se met en action sous l'effet deux sources lumineuses, l'une dans l'ultraviolet et l'autre dans le visible, touchant la courroie en deux endroits différents. D'un côté, l'énergie de la lumière visible produit une extension de la courroie et les UV provoquent de l'autre côté une contraction. Le résultat est une rotation continue. L'énergie lumineuse a ainsi été directement transformée en un mouvement mécanique. La vitesse maximale de rotation n'est que de 1 tour par minute.

- La révolution solaire

Une très grande découverte, ce 1er août sur Technology Review, améliorant drastiquement le rendement de l'électrolyse, par des catalyseurs, jusqu'à la rendre assez efficace pour stocker l'énergie solaire. Le stockage de l'électricité étant le principal facteur limitant, certains vont jusqu'à parler de la "découverte du siècle" ! ce qui semble un peu exagéré mais tout de même, voilà qui pourrait donner un avantage décisif au solaire (le système serait peu utilisable pour les autres énergies car n'étant pas assez rapide pour convertir de grandes quantités d'électricité).

Dans son système expérimental, Nocera plonge une électrode d'oxyde d'étain dans l'eau mélangée à du cobalt et du phosphate de potassium. Il applique une tension à l'électrode et le cobalt, le potassium et le phosphate s'accumulent sur l'électrode, formant le catalyseur. Le catalyseur produit de l'oxygène et libère des ions d'hydrogène qui se transforme en gaz sur l'autre électrode revêtue d'un catalyseur platine cette fois. Dans la réaction, le cobalt se détruit mais se reforme rapidement sur l'électrode avec les phosphates de potassium et de cobalt présents dans la solution.

- Record d'efficacité pour les cellules solaires à colorant

Record du rendement de la conversion photovoltaïque de 8,2% dans des cellules solaires à colorant basées sur un liquide ionique ne contenant aucun solvant. Cette performance effectuée sans l'emploi de solvants organiques volatiles promet le développement d'un usage extérieur à grande échelle des piles photovoltaïques à colorant peu onéreuses, fabriquées avec des matériaux légers et souples dont la stabilité est garantie sur de longues périodes d'exposition au soleil et à la chaleur.

Ces cellules à colorant imitent la manière dont les plantes et certains organismes convertissent la lumière solaire en énergie. Elles sont constituées d'une couche poreuse formée de particules d'un pigment blanc, le dioxyde de titane, recouverte d'un colorant moléculaire. Ce dernier absorbe la lumière du soleil, comme la chlorophylle dans les feuilles vertes. La couche est imprégnée d'une solution électrolytique. Lorsque les rayons solaires atteignent le colorant, il injecte une charge négative dans le dioxyde de titane et une charge positive dans l'électrolyte, transformant ainsi la lumière du soleil en énergie électrique. Comparées aux cellules conventionnelles au silicium, ces cellules sont peu onéreuses, faciles à produire et résistantes à de longues périodes d'exposition au soleil et à la chaleur.

- Des cellules solaires multi-couches colorées

Des feuilles de verre multi-couches colorées par des colorants organiques permettraient une meilleure concentration de la lumière et pourraient rendre l'énergie solaire concurrentielle avec les énergies fossiles. Contrairement aux systèmes avec lentilles, elles n'ont pas besoin de mécanismes coûteux pour s'orienter vers le soleil.

"Cela pourrait être la moins chère des technologies solaires".

Parce que ces nouvelles feuilles de verre sont plus légères et plates, elles peuvent facilement être intégrée à des panneaux solaires sur les toits ou des façades. Ils pourraient également être utilisés pour les fenêtres, qui, connectées à des cellules solaires, pourraient produire de l'électricité.

- L'air conditionné solaire

Ce n'est pas vraiment nouveau (2005) et ce n'est pas encore disponible mais cela parait évident que l'air conditionné devrait marcher à l'énergie solaire...

- Un électrocardiogramme solaire

- Energie des vagues : un serpent en caoutchouc

Par rapport aux anciens systèmes, celui-ci a l'avantage d'être souple et de nécessiter moins de maintenance (pas de joints ni d'articulations mécaniques fragiles). Cet "Anaconda" devrait faire 200m de long et 7m de diamètre et produire 1MW (pouvant alimenter 2000 foyers). Voir vidéo.

- De nouvelles hydroliennes

Placées dans le Nord de l'Irlande, ces hydroliennes sont alimentées par un courant marin et ne sont pas posées sur le fond marin mais près de la surface. On espère produire avec l'électricité de 1000 foyers.

- EDF va tester 300.000 compteurs électriques "intelligents"

EDF va expérimenter 300.000 compteurs d'électricité dits "intelligents" à Lyon et à Tours, pour à la fois améliorer la concurrence sur le marché de l'électricité et inciter les ménages à mieux contrôler voire réduire leur consommation d'énergie.

Cette phase-pilote doit préparer le remplacement de l'ensemble des compteurs électriques en France, au nombre de 35 millions, a rappelé la filiale distribution d'EDF, ERDF, lors d'une conférence de presse.

En plastique gris ou blanc, le nouveau compteur sera "communicant" c'est-à-dire qu'il permettra de transmettre et de recevoir des données à distance.

Ainsi le comptage de l'énergie consommée et le disjoncteur seront actionnés, via un réseau télécom, par un centre de contrôle d'ERDF situé à plusieurs kilomètres du domicile du consommateur.

Le particulier n'aura donc plus besoin d'attendre chez lui la venue d'un agent d'EDF chargé de relever les compteurs ou de téléphoner à son fournisseur le décompte de sa consommation.

- L'impossible nucléaire "durable" !

La France a adopté une approche "durable" de son programme électronucléaire, avec recyclage des combustibles, traitement des déchets, limitation des risques de prolifération militaire, font valoir les acteurs français de la filière.

La Chine, l'Inde, se sont déjà lancées dans des programmes importants. Aux Etats-Unis, le candidat républicain à la présidentielle John McCain a appelé à la construction de 45 réacteurs nucléaires d'ici à 2030. Pas moins de 439 réacteurs sont déjà en service, et 34 sont en construction ou annoncés, dont deux de type EPR en France. Or la planète dispose seulement d'un siècle de réserves d'uranium pour alimenter le parc mondial de réacteurs, "au rythme actuel de la consommation" !

Pour Greenpeace, même avec la 4e génération, "la notion de durabilité au sens environnemental du terme n'a aucun sens", car aucun des "trois problèmes majeurs - risques d'accident, de prolifération, de déchets - ne sera résolu".

- Gazéification du charbon en profondeur

Il s'agit de gazéifier le charbon sous-terrain par combustion et de stocker le CO2 libéré dans la matière calcinée.

Le principe est le suivant : jusqu'à 26 forages verticaux de grande profondeur sont réalisés côte à côte puis reliés les uns aux autres grâce à un forage horizontal. Un mélange d'oxygène et de vapeur d'eau à une pression de 80 bars est alors injecté dans ce réseau, ce qui provoque l'auto-inflammation du charbon. Le gaz issu de la combustion remonte alors dans les galeries verticales jusqu'à la surface. Le CO2 y est séparé du gaz de synthèse puis réinjecté dans le sous-sol. Une simple injection d'azote permet d'arrêter la combustion.

Pour Thomas Kempka, qui participe au projet, « ce procédé d'exploitation du charbon in situ pourrait être plus avantageux sur le plan économique que les centrales à charbon actuelles, tout en atteignant des valeurs d'émission de CO2 de l'ordre de grandeur de celles de centrales nucléaires. De plus, nous utiliserions ainsi les gisements locaux de charbon à de grandes profondeurs, ce qui pourrait permettre de couvrir nos besoins énergétiques pour les prochains siècles ».

- Les réserves en pétrole seront suffisantes pour les décennies à venir

Les besoins de la planète en énergie vont grimper de plus de 50% d'ici 2030 mais les réserves pétrolières et les nouvelles méthodes de récupération permettront de faire face à la demande, a déclaré jeudi l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

"Les prix bas" ont été "mauvais pour l'industrie pétrolière" et "sur le plus long terme, ils ont aussi été mauvais pour le consommateur", peut-on lire dans le résumé du document de 214 pages. Dans le même temps, "il y a assez de pétrole pour répondre aux besoins du monde dans un avenir prévisible". Selon les projections de l'OPEP, la demande de pétrole devrait passer à 113 millions de barils par jour en 2030.

Ce n'est pas que le pétrole manque, c'est qu'il y en a trop et qu'il faut réduire sa consommation ! Les pays producteurs deviennent partisans de la lutte contre le réchauffement climatique plutôt que d'investir dans de nouveaux moyens de production alors que le monde entier est entré dans une phase de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ils n'auraient qu'à y perdre en faisant des investissements qui risqueraient d'aboutir à une surproduction et une baisse des prix. Leur intérêt bien compris, conforme à l'intérêt général (le passage aux énergies renouvelables), c'est de faire durer leurs réserves le plus longtemps possible au prix le plus haut possible (ce qui remplace les écotaxes) !

- Fabriquer soi-même son biofuel

C'est illégal en France mais légal en Grande-Bretagne où la société green fuels vend ces appareils ("digesteurs") nourris de déchets organiques et d'huile usagée qui, chauffés à 60°, produisent jusqu'à 100 litres par jour (sans taxes). Pour atteindre ces quantités, il faut pouvoir recycler l'huile d'un restaurant par exemple mais il parait que cela ne fait pas d'odeurs de fritures (ce qui arrive quand on met de l'huile de friture non usagée). L'appareil vaut 300€ et le carburant revient à 0,20€ le litre.


- La voiture solaire encore trop chère

Couvrir le toit d'une voiture électrique ne lui donne que 50 miles d'autonomie en plus et coûte 3.500 $ !

- BMW met au point une carrosserie textile

Le constructeur bavarois BMW a conçu un concept car qui est doté d'une carrosserie pour le moins étonnante. Contrairement aux autres voitures, elle n'est pas couverte d'éléments rigides en métal ou en matériaux composites mais d'une peau textile.

La voiture cache sous sa peau des structures mobiles qui permettent de faire évoluer les formes et l'aérodynamisme. Ainsi un becquet peut prendre forme en pleine route sans faire apparaître de cassure dans le profil de la carrosserie. De la même manière, les phares avant sont cachés derrière des paupières qui les rendent parfaitement invisibles en position normale. Les paupières s'ouvrent à la manière de paupières vivantes au moment où les phares s'allument.

Voir la vidéo

- La voiture connectée

Pour quelques centaines de dollars pour l'équipement plus un abonnement mensuel, Chrysler envisage une large gamme de solutions, comme le détaille nos collègues du Blog Auto : uConnect GPS (qui permet d'avoir accès à un navigateur avec écran tactile et commandes vocales), uConnect Studios (une télévision enfants par satellite), uConnect Tunes (qui intègre graveur multimédia et systèmes audios) et uConnect web qui propose de transformer nos voitures en hotspot Wi-Fi roulant.


- Suivi en temps réel des places de parking


La ville de San Francisco met en place des "carspotting" magnétiques reliés par WiFi et permettant de suivre en temps réel par internet l'occupation des places de parking, afin de réduire le trafic des voitures qui cherchent à se garer.


- Internet 100 fois plus rapide

Des nouveaux composants photoniques à base de verre "chalcogénide" pourrait multiplier par 100 la vitesse des réseaux en se passant de composants électroniques qui ralentissent les communications par fibre optique.

- Attribution de nouvelles "fréquences en or" aux télécoms

La commission parlementaire du dividende numérique a remis son rapport. Elle préconise l'attribution de 72 MHz de fréquences aux télécoms afin d'offrir à toute la population un Internet haut débit mobile.

Pour les télécoms, ces fréquences de la bande UHF (470-862 MHz) sont des fréquences dites "en or". Leurs caractéristiques techniques permettent en effet à la fois une bonne portée et des débits élevés. Ces fréquences UHF faciliteraient le déploiement de réseaux de téléphonie mobile haut débit dans les zones à faible densité de population, à un coût plus faible que les fréquences actuelles de la 3G, ainsi que la pénétration de ces services dans les bâtiments. Aujourd'hui, les réseaux 3G des opérateurs ne couvrent que 30 % de la population française.

Le rapport rendu au Premier ministre préconise d'attribuer l'intégralité de la sous-bande 790-862 MHz, soit neuf canaux, aux services de communications électroniques, afin de "combler la fracture numérique et d'offrir à tous l'Internet à très haut débit sans fil en usage mobile ou fixe".

Toutefois, l'attribution de ces fréquences aux services de communications électroniques devraient être assortie de six contraintes : une obligation de couverture du territoire au moins équivalente à celle du GSM (99 % de la population) à tout opérateur attributaire de ces fréquences ; un mode de gestion qui permette à tout abonné de se connecter à se réseau, quel que soit son opérateur (la mise en place future d'accord d'itinérance donc) ; l'offre réelle de haut débit mobile (10 Mbits/s en moyenne) ; l'attribution des fréquences à au moins deux opérateurs afin qu'une concurrence "stimulante" existe ; une contribution équitable des opérateurs, selon "des modalités à déterminer", au financement des opérations qui permettent la libération des fréquences de la sous-bande ; et la promotion du principe de "Net neutralité" afin que l'accès à tous les contenus de l'Internet soit assuré de manière non discriminatoire.


- Cuil : un concurrent de Google par des anciens de Google

Lancé par des anciens de Google, Cuil annonce plus de 100 milliards de pages indexées et quelques atouts par rapport à ses concurrents.

Quand les termes de la requête peuvent concerner des sujets différents, les résultats sont classés en catégories. Cette analyse sémantique fonctionne visiblement mieux en anglais que dans les autres langues.

- Knol, l'encyclopédie en ligne de Google, est lancée

Sept mois après son annonce en décembre dernier, l'encyclopédie Knol - pour knowledge, connaissance - vient d'apparaître sur le Web. Cette encyclopédie collective se pose en concurrente directe de Wikipédia. Mais les buts sont ici clairement commerciaux. Contrairement à Wikipédia, les articles (les knols selon Google) pourront être signés par leurs auteurs, qui ont même la possibilité d'ajouter une photographie et une biographie. Collective, mais peu collaborative, Knol donne à l'auteur de l'article (ou le groupe d'auteurs) le pouvoir de refuser les modifications proposées par les internautes.

En revanche, alors que Wikipédia, comme toute encyclopédie, n'autorise qu'un seul article sur un même sujet, Knol n'impose pas de limites. Un internaute à qui aurait été refusée une modification d'une contribution pourra donc créer lui-même un autre texte. Sur son blog officiel, Google espère justement que les knols concernant un même thème se multiplieront. "La compétition des idées est une bonne chose".

La nouveauté essentielle est la rémunération des contributeurs.

Voir aussi, article de Rue89.

- Avec Lively, Google navigue dans le sillage de Second Life

Google vient de proposer un univers en 3D simplissime, Lively, surtout destiné au tchate. Pour l'instant en version bêta, le logiciel est réservé à Windows et aux anglophones.

Sorte de modèle réduit de Second Life, Lively en reprend les idées fondamentales mais en se limitant à un petit nombre de fonctions. Google a voulu faire simple, comme il en a l'habitude. Ici, pas de vaste univers virtuel où tous les internautes se croisent, comme sur Second Life, mais des petits coins personnels baptisés Rooms. Ces espaces privés seront, au choix, accessibles à tous ou seulement aux amis, et pourront aussi - c'est la principale originalité de Lively - être intégrés dans une page Web personnelle.


- Les limites de la télésurveillance

Il s'agit de truffer des autobus de systèmes électroniques, informatiques et de vidéosurveillance afin d'en faire des plateformes “intelligentes” destinées à “améliorer la gestion du trafic en milieu urbain et suburbain afin d'augmenter l'efficacité et la sécurité des transports, mais aussi de réduire leur impact environnemental”.

Concrètement, on y trouve des capteurs de température (de l'air et de la route), d'humidité, de verglas, de brouillard, de circulation, de dépassement de vitesse, et même d'infraction. Connectés à un ordinateur central embarqué dans le bus, le système vise d'abord à assister le conducteur, puis, en fonction des incidents, à alerter le centre de régulation du trafic, ou bien directement la police, en utilisant tous les réseaux urbains radios, sans fils ou téléphoniques possibles.

Dans la mesure où le nombre de bus se chiffre en centaines dans les grandes villes, le volume d'images dépasserait les capacités humaines d'analyse. De plus, le système ne permettrait pas la transmission en temps réel de toutes les images.

L'inefficacité de la “vidéosurveillance intelligente” a pourtant été maintes fois démontrée, rapporte Pierre Vandeginste à la suite de Bruce Schneier, un des grands experts en sécurité informatique : mauvais éclairage, définition trop faible, surabondance d'images humainement impossibles à traiter, sans parler de l'obstination des délinquants et criminels à apparaître masqués, à détruire les caméras ou à les éviter... Au final, “elles résolvent très peu de crimes et leur effet dissuasif est minimal : seuls 3% des vols dans la rue à Londres ont été élucidés grâce à elles”.

- Free se mobilise contre la loi anti-piratage

Ne pouvant obtenir de licence 3G pour laquelle il avait fait des concessions à la loi anti-piratage, Free redevient plus offensif contre une loi liberticide.

Le patron de Free a en effet tiré un coup de semonce remarqué contre la loi "Création et Internet" (ex-Hadopi) dans le numéro de Capital du mois d'août.

Pour Xavier Niel, ce projet de loi est "liberticide" et aura pour conséquence "un flicage systématique" des internautes. "On met le doigt dans un engrenage qui ne nous plait pas", rajoute-t-il. D'ailleurs, il prévient : "notre été sera studieux. Nous avons d'abord envie de nous battre contre la loi Hadopi".

Christine Albanel avait elle-même fait ce lien en déclarant : "l'engagement tangible de Free dans la lutte contre le piratage est un prérequis essentiel à l'examen de son dossier d'attribution d'une 4ème licence de téléphonie 3G".

- Carry small, Live large

L'idée, c'est d'avoir un appareil le plus petit possible cumulant toutes les fonctions (mobile, pc, mp3) et qui se connecte automatiquement sans fil aux interfaces à proximité (écran, clavier, etc.). Il s'agit de séparer ce qu'on transporte de ce qu'on utilise.

Le premier volet du programme consiste à réduire tous les objets mobiles que nous transportons (ordinateurs portables, agenda électronique, téléphones mobiles, baladeurs...) en un seul. L'idée est aussi de développer des outils capables de répondre à des commandes plus naturelles, telles que la voix ou la reconnaissance de gestes. De leur offrir bien sûr de la connexion ubiquitaire leur permettant de se connecter quelque soit le réseau disponible.

Le deuxième volet du programme de recherche d'Intel se concentre sur l'amplification et l'amélioration de l'utilité du mobile, par la détection, la connexion et le partage de fonctionnalités avec une grande variété de dispositifs de calcul, de stockage ou d'affichages multimédias dans son voisinage. “Quand vous êtes dans votre bureau, votre appareil mobile devrait automatiquement être capable de se connecter à votre clavier, à votre souris, à votre moniteur afin d'éliminer votre dépendance à son petit écran dès que c'est possible et dès que des interfaces plus pratiques sont disponibles (...) En avion, votre mobile devrait être capable d'utiliser l'écran du siège car sa taille est plus confortable, et vous permettre de prolonger automatiquement votre batterie de mobile en éteignant son écran”, explique le chercheur.

- Du numérique à l'hypermatériel

Le numérique a besoin d'objets et de lieux pour s'incarner, pour faire le pont. De lieux, d'espaces... de milieux hybrides. Pas nécessairement de bornes avec un clavier, mais de poteaux, de totems, de bambous, d'objets relationnels, de robots du quotidien, de réalité synthétique, d'interfaces tangibles, de textiles haptiques ou intelligents ou ludiques, de modes de correspondances (comme les codes 2D, la lumière), de mixer des pratiques différentes, de dispositifs vraiment ambiants, d'objets qui s'allument, de portes intelligentes, de médias invisibles et d'affordances, de chaussures qui nous commandent, de parapluie connectés, d'objets branchés sur nos services web, comme sur notre agenda Google, de walkmann ambiants, de bijoux ou de téléperles, de plateaux de jeux, de plantes qui s'illuminent quand elles ont soif, de dispositifs qui changent de couleur selon la température ou le nombre de gens connectés par exemple... de réinventer l'espace domestique, familial ou public...

- L'étrange boule interactive de Microsoft

Lors d'un congrès interne des équipes de recherche de Microsoft, chacun a pu enfin voir la Sphère, un prototype d'écran tactile sphérique. Une vidéo en montre une démonstration spectaculaire.

Le passage le plus spectaculaire est sans doute la transformation de l'écran sphérique en mappemonde, montrant une véritable image de la Terre. On peut alors faire tourner le globe terrestre à la main...

- Imprimer ses créations en 3D

On peut envoyer par e-mail à la société shapeways le plan d'un objet et le recevoir par la poste 10 jours après pour un prix de $50 à $150 en général. Ce n'est pas seulement destiné à des créations plus ou moins artistiques mais plutôt à concevoir ses propres machines, dans l'esprit des Fab@Home, voire fabriquer des pièces détachées, mais, contrairement à Ponoko qui permettait déjà de fabriquer des pièces détachées, on a cette fois l'objet entièrement monté (une montre par exemple). La taille des objets est limité mais la complexité n'augmente pas le prix.


- Un robot humanoïde à roulette

Réalisé par Hitachi, cet humanoïde a des jambes et sait marcher, mais avec ses roues en guise de pieds il peut aussi rouler, à la manière d'un Segway. Présenté en novembre dernier, il vient de réapparaître pour faire admirer ses 14 oreilles qui lui permettent de comprendre ce qu'on lui dit, même quand plusieurs personnes parlent en même temps.

On dirait qu'il fait du patin à roulettes mais il lui faut un terrain plat. On peut voir une vidéo.


- Un insecte artificiel télécommandé

On remarque les deux roues dentées (blanches) qui actionnent les ailes par une fine bielle. L'élément rectangulaire porte la batterie et l'émetteur-récepteur. A l'avant, on distingue la minuscule caméra. L'empennage, à l'arrière, est similaire à celui d'un avion. En revanche, les ailes, propulsives et battantes, sont originales.

Avec ses quatre ailes et sa caméra embarquée, le DelFly Micro ne pèse que quelques grammes et se pilote à l'aide d'un joystick. Une équipe hollandaise travaille sur ce projet depuis trois ans et espère bien réduire encore la taille de l'appareil puis le rendre complètement autonome.

On peut voir une vidéo. Le prochain jouet à la mode ?

- Les pays jeunes plus attirés par les nouvelles technologies

La carte montre en couleurs vives les pays les plus ouverts aux nouvelles technologies et en gris, ceux où l'adoption est la moins forte.

Un travail qui montre que la fracture technologique n'est pas forcément où l'on croit : la dynamique de la diffusion des innovations ne se jouant pas entre pays pauvres et pays riches. Ainsi, la France où les Etats-Unis ne sont pas des pays où l'adoption technologique est particulièrement forte ou rapide, par rapport à notre niveau de richesse globale.

C'est plus un choc des générations qu'un choc des civilisations, comme si les nouvelles technologies effaçaient les différences dans l'espace pour les remplacer par des différences dans le temps.

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