3 questions à... René Passet

31  mai 2003 | par René Passet

Une économie de la finalité humaine, plus rationnelle et pragmatique que l’utilitarisme économique ? Dans certaines conditions d’insuffisante couverture des besoins et en l’absence de menace grave pour la reproduction de la nature, on pouvait se satisfaire d’une rationalité purement instrumentale. Le " plus " était aussi le " mieux ". Aujourd’hui, la production mondiale est en mesure de couvrir les besoins fondamentaux des populations et pourtant 815 millions d’individus restent gravement sous-alimentés ; la croissance menace la reproduction de la biosphère et le sort des générations futures. Un double problème de partage se pose au sein de chaque génération et entre générations. L’économie n’a pas de théorie économique de l’optimum de répartition. Il faut passer par les valeurs. C’est dans le champ de ses finalités et non plus dans celui de l’instrument que doivent se situer désormais les critères économiques de rationalité. Quelles actions prioritaires pour une transposition concrète de cette réalité dans les institutions ? Mettre les finalités humaines au cœur de la décision économique, cela suppose un changement de logique économique. Dans la mesure où toute logique exprime un rapport de pouvoirs et où le pouvoir aujourd’hui dominant est le pouvoir financier, rien de sérieux ne pourra être fait sans que le politique ne réaffirme sa prépondérance, à l’échelle mondiale, sur celui-ci. Quels leviers ? Ils sont triples : la loi, la coopération des gouvernements et la mobilisation des peuples pour faire pression sur ces derniers. C’est pour cela que, depuis le premier jour, je milite dans un mouvement comme ATTAC.

En savoir + : Sortir de l’économisme

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