Nouvelles du climat (01/09)

1er  janvier 2009 | par Jean Zin


-  Le réchauffement climatique passe-t-il à la vitesse supérieure ?
-  Le point de non-retour...
-  Tout est déjà foutu...
-  Grandes quantités de méthane relâchées lorsque le permafrost regèle
-  Les panneaux solaires, grands pourvoyeurs de gaz à effet de serre !
-  L’éolien serait l’énergie la plus propre
-  Pic pétrolier en 2020 ?
-  Fin des sacs plastiques jetables
-  Fin des ampoules à incandescence
-  L’urbanisation progresse


Brèves du mois : physique - climat - biologie - santé - technologies

Revue des sciences 01/09



Climat, écologie, énergies


- Le réchauffement climatique passe-t-il à la vitesse supérieure ?

Et Claude Allègre prétend qu'on va vers une nouvelle glaciation ! Il est vrai que les incertitudes sont immenses mais pas le fait que plus il y a de gaz à effet de serre et plus ça chauffe. La glaciation viendra mais pas avant longtemps et le risque actuel, c'est la fonte du permafrost qui risque de rendre inutiles tous nos efforts et mener à une véritable catastrophe. Compter sur les incertitudes pour nous sauver, c'est croire au Père Noël même si ce n'est pas complètement impossible que sa main invisible nous protège de nous-mêmes, on ne sait jamais ! De toutes façons il ne nous arrivera rien avant qu'on ait dépassé les températures maximum depuis la dernière glaciation mais le problème avec les gaz à effet de serre, c'est leur effet différé, de 50 ans pour le C02, c'est le décalage entre l'effet et la cause, pas le petit réchauffement actuel mais celui des dizaines d'années à venir !

La fonte record des glaces du Groenland et le dégazage massif des dépôts de méthane autrefois congelé dans le sous-sol des côtes sibériennes indiquent que des changements importants sont en train de se produire en Arctique, risquant d'amplifier le réchauffement du climat mondial.

Les analyses de l'eau indiquent des taux de méthane dissous jusqu'à 200 fois supérieurs à la normale, indiquant des dégagements significatifs qui n'avaient pas été mis en évidence durant les années 1990.

Les chercheurs ne disposent pas encore de suffisamment de données pour déterminer en quelle proportion cet hydrate de méthane qui s'échappe du plateau continental sibérien peut affecter le reste de la planète, selon Edward Brook, de l'université d'Etat d'Oregon. Dans un rapport rendu public au cours de la même conférence, le chercheur estime peu probable qu'un dégagement catastrophique de méthane se produise au cours de ce siècle, bien qu'il admette que le changement climatique accélérera le relâchement, et suggère une surveillance accrue du processus afin de prévenir toute modification brutale de la situation.

- Le point de non-retour...

A quoi sert de le dire ?

Les scientifiques sont réticents, on le comprend, à annoncer publiquement que leurs prévisions étaient fausses, que la situation est vraiment bien pire et que les objectifs devront être révisés. La plupart d'entre eux attendent de disposer d'une preuve incontestable montrant que le changement climatique intervient plus rapidement que prévu, même si en privé, ils s'affirment convaincus que c'est bien le cas.

De ce fait, les gouvernements, bien qu'ayant enfin pris conscience du danger, continuent de viser des objectifs de réduction des émissions obsolètes. Pour éviter l'emballement du réchauffement de la planète, le véritable objectif requis serait probablement une réduction de 80% des émissions d'ici à 2030, et la quasi disparition de l'usage des combustibles fossiles (charbon, gaz et pétrole) d'ici à 2050.

Même un seul degré d'augmentation de la température moyenne de la planète se traduirait par une diminution de la production alimentaire dans presque tous les pays qui sont plus proches de l'équateur que des pôles, et qui abritent la quasi-totalité des greniers à blé de la planète.

Il existe un point de non-retour au-delà duquel le réchauffement devient inéluctable. Nous sommes probablement en route pour le dépasser. Ce point de bascule, c'est celui où le réchauffement d'origine anthropique (d'origine humaine) déclenche une libération massive de dioxyde de carbone des océans dont la température s'élève, ou des rejets de dioxyde de carbone et de méthane provoqués par la fonte du pergélisol, ou les deux phénomènes ensemble. La plupart des climatologues pensent que ce point se situe légèrement au dessus des 2° de réchauffement.

- Tout est déjà foutu...

Il faut alerter tout le monde sur le fait qu'en ce moment, nous sommes à la limite supérieure du pire scénario. Je crois que nous devons lutter pour respecter les 450 ppm, mais je crois que nous devrions nous préparer au fait que les 550 ppm seront vraisemblablement atteints. La cible des 450 ppm est incroyablement difficile à atteindre, » avertit Bob Watson, ancien responsable du GIEC. Le respect de la limite des 450 ppm requiert une diminution immédiate de 5% des émissions par an dans le monde développé. L'objectif de 20% à horizon 2020, pourtant salué comme un grand succès, est loin du compte.

Les sols pourraient également relâcher leurs réserves de carbone : la preuve est apparue en 2005 qu'une vaste étendue de la Sibérie Occidentale subissait un dégel sans précédent. Dans cette région, la plus large tourbière gelée du monde a commencé à fondre pour la première fois depuis sa formation il y a de cela 11000 ans. Les scientifiques pensent que la tourbière pourrait commencer à relâcher des milliards de tonnes de méthane emprisonnés dans les sols, un gaz à effet de serre 20 fois plus puissant que le CO2. L'Organisation Météorologique Mondiale a récemment annoncé la plus grosse augmentation des niveaux de méthane dans l'atmosphère depuis 10 ans.

Tout cela n'est pas sûr, évidemment, et qu'on puisse en douter est ce qui le rend beaucoup plus difficilement évitable. La bombe climatique pourrait être comparée à une grave dépression économique, de 30 à 50 ans peut-être, mais décimant les populations cette fois de par toute la Terre jusqu'à l'extinction de nombreuses espèces, et encore, ce n'est que le scénario le plus optimiste qui ne reproduise pas la grande extinction du PETM (Maximum Thermique du Permien Eocène) !


- Grandes quantités de méthane relâchées lorsque le permafrost regèle

C'est plus curieux qu'inquiétant cette fois puisque cela n'augmenterait pas les quantités totales relâchées mais seulement la répartition dans l'année avec l'étonnante découverte que les émissions étaient maximum au moment du gel. Il n'en demeure pas moins que le permafrost fond !

De très grandes quantités de méthane, un gaz à effet de serre, sont relâchées dans l'atmosphère lorsque la toundra de l'Arctique commence à regeler au début de l'hiver.

Ce phénomène, méconnu jusqu'à présent, pourrait expliquer les bizarreries remarquées dans les concentrations de méthane dans l'atmosphère des hautes latitudes.

Les émissions de méthane ont baissé après la saison de pousse de la flore, puis nettement augmenté au moment du gel.

En fait, ont constaté les scientifiques, le sol de la toundra arctique dégage «au cours de cette période à peu près autant de méthane que pendant tout l'été».

Cette étude «n'augmente pas vraiment les estimations des émissions en provenance des hautes latitudes du Nord, mais elle change notre vision quant à leur distribution saisonnière».

De nombreux spécialistes, dont certains du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), tirent la sonnette d'alarme sur le rôle dans le réchauffement climatique actuel du méthane, notamment issu des zones marécageuses et de la fonte du permafrost dans les zones arctiques. Ce gaz reste dans l'atmosphère une douzaine d'années.


- Les panneaux solaires, grands pourvoyeurs de gaz à effet de serre !

Cela ne devrait pas être le cas des nouveaux produits, du moins on peut l'espérer...

L'énergie solaire peut-elle être considérée comme une énergie verte ? Le processus de fabrication des panneaux solaires nécessite l'utilisation d'un gaz 17 000 fois plus nocif pour le réchauffement de la planète que le dioxyde de carbone : le trifluorure d'azote ou NF3. Selon des études scientifiques, la concentration de NF3 dans l'atmosphère augmente de 11 % par an. L'émission de ce gaz n'est pas régie par le protocole de Kyoto.

- L'éolien serait l'énergie la plus propre

Même s'il y a des éoliennes sur la couverture de mon livre, je reste persuadé que le solaire a bien plus d'avenir mais l'éolien est sûrement notre présent, pour plus très longtemps sans doute...

"Les sources d'énergie que Jacobson a trouvé être les plus prometteuses sont, dans l'ordre, le vent, l'énergie solaire concentrée (l'usage de miroirs pour chauffer un fluide), géothermique, marémotrice, l'énergie solaire photovoltaïque (panneaux solaires), les vagues et les centrales hydroélectriques. Il les recommande contre le nucléaire, le charbon avec capture du carbone et séquestration, l'éthanol de maïs et l'éthanol cellulosique, à partir de l'herbe de prairie. En fait, il a trouvé l'éthanol cellulosique pire que l'éthanol de maïs, car il en résulte plus de pollution de l'air, exige plus de terres pour le produire et cause davantage de dommages à la faune."

Maintenant, examinons pourquoi il a décidé que le vent est la meilleure source prometteuse d'énergie. "Le vent a été de loin le plus prometteur, a dit Jacobson, en raison d'une réduction de 99% d'émission de carbone et de polluants atmosphériques, la consommation de moins de 3 kilomètres carrés de terres pour alimenter toute la flotte de véhicules des États-Unis (si elle était composée de véhicules électriques), l'économie d'environ 15.000 vies par an liées à la pollution atmosphérique et aux gaz d'échappement des véhicules aux États-Unis, et pratiquement sans consommation d'eau."

- Pic pétrolier en 2020 ?

On peut penser que si l'AIE admet désormais que le pic pétrolier est proche c'est pour enrayer la baisse du pétrole incontrôlée. La situation à l'heure actuelle est plutôt d'une rigidité de la production qui ne peut ni baisser (les pays producteurs sont dépendants de ces ressources) ni augmenter (il faudrait des investissements lourds alors que la consommation doit baisser).

Le rapport 2008 de l'Agence Internationale de l'Energie marque une inflexion majeure dans le discours qu'elle a tenu jusqu'alors. Elle prévoit désormais un taux de déclin annuel de la production de 8,7% dans les champs en exploitation et mentionne sans donner de date la perspective du plateau de production pétrolière. George Mombiot a demandé à Fatih Birol, l'économiste en chef de l'AIE de dater l'arrivée de ce plateau de production des pétroles conventionnels. Réponse : 2020. Si l'on se souvient du rapport Hirsh, qui évaluait à 20 ans le temps nécessaire pour la conversion des infrastructures en direction des énergies alternatives, on mesure le retard déjà pris.

Mettez vous bien ça en tête : entre 2007 et 2008, l'AIE a radicalement changé son évaluation de la situation. Jusqu'à la publication du rapport 2008, l'agence se moquait des gens qui disaient que l'approvisionnement en pétrole pouvait décliner. Dans la préface à un livre qu'il a publié en 2005, Claude Mandil, son directeur exécutif, décrivait ceux qui mettaient en garde contre cet événement comme des « prophètes de malheur ». « L'AIE a depuis longtemps soutenu que rien de tout cela n'est une cause d'inquiétude », écrivait-il. « Les ressources en hydrocarbures partout dans le monde sont abondantes et alimenteront aisément le monde durant sa transition vers un avenir énergétique durable ». Dans le World Energy Outlook de 2007, l'AIE prévoyait que le taux de déclin de la production des champs pétrolifères existants serait de 3,7% par an. Ce qui, pour l'agence, représentait un défi à court terme, laissant la possibilité d'une pénurie temporaire des approvisionnements en 2015, qui pourrait cependant être évitée à condition d'investir suffisamment. Mais le nouveau rapport publié le mois dernier, contient un message très différent : il prévoit un taux de déclin de 6,7%, ce qui implique un déficit à combler bien plus fort.

Plus important encore, dans son rapport 2008 l'AIE suggère pour la première fois que l'approvisionnement mondial de pétrole pourrait toucher ses limites. « Bien que la production mondiale totale de pétrole ne devrait pas atteindre son pic avant 2030, la production de pétrole conventionnel ... devrait connaître un palier vers la fin de la période de la projection ». Ces quelques mots font apparaître un changement majeur. Jamais auparavant un rapport de l'AIE n'avait prévu un pic ou un plateau de la production mondiale de pétrole conventionnel (ce qui est ce que nous entendons lorsque nous parlons de pic pétrolier).

- Fin des sacs plastiques jetables

On a du mal à y croire et pourtant !

Les sacs jetables disponibles aux caisses des grandes surfaces ou chez les commerçants devraient bientôt disparaître. C'est ce qu'aurait déjà décidé le syndicat de la distribution, alors que les députés viennent de voter une taxe. Déjà, leur nombre a considérablement régressé ces dernières années. C'est le grand retour des cabas et des paniers...

- Fin des ampoules à incandescence

Attention tout de même aux ondes des lampes fluocompactes et vivement les diodes !

L'Union européenne a programmé la fin définitive des classiques ampoules électriques à filament entre 2009 et 2012. Elles devraient être remplacées dans les rayons par des lampes à basse consommation, dites aussi fluocompactes, des lampes à halogène ou, peut-être, des diodes, bien plus efficaces. Economie prévue : entre 5 et 10 milliards d'euros par an pour les ménages européens.

Ces lampes fluocompactes présentent toutefois un inconvénient. Le tube de verre contient un gaz riche en mercure, un métal toxique. Les fabricants recommandent de mettre des gants avant de ramasser les morceaux d'une lampe brisée ou au moins de se laver les mains ensuite... Heureusement, la quantité enfermée dans le tube est faible et le danger minime. En revanche, une filière de recyclage doit prendre en charge ces lampes qui, une fois émis leur dernier photon, sont considérées comme des déchets dangereux. A ce titre, il faut les amener chez le vendeur ou les accompagner pour leur dernier voyage jusqu'à une déchetterie.

En 2007, une association, le Criirem (Centre de recherche et d'information sur les rayonnements électromagnétiques), avait soulevé un lièvre. Ces lampes émettent aussi des rayonnements radio assez puissants, qui, à proximité de la lampe, dépasseraient dans les hautes fréquences les seuils admis (27 volts/mètre). Il faudrait s'éloigner d'environ un mètre pour retrouver les valeurs habituelles (environ 0,2 V/m). Les résultats ont été contestés par le syndicat des fabricants de lampes (ELC). Il reste une suspicion pour les lampes de chevet et de bureau... D'autres techniques ont déjà vu le jour. Les lampes à diodes électroluminescentes, qui se multiplient sur les automobiles, affichent des rendements encore supérieurs mais pour un prix nettement plus élevé aussi.

- L'urbanisation progresse

95% de la population mondiale vit sur seulement 10% du territoire et plus de la moitié de la population vit à côté d'une ville. Cette proximité avec les grands centres urbains n'est réalité que dans les pays développés ou 85% des gens vivent à une heure ou moins d'une grande ville. Dans les pays en voie de développement ce chiffre tombe à seulement 35%.





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