Métier, travail, emploi : Une identité oubliée

Dominique FAUCONNIER, l'Atelier des métiers

Dominique Fauconnier, qui dans un précédent numéro de Transversales (n°41) avait écrit "L'errance du chevalier et la survie du serf" pour rappeler la transformation considérable du XIIème siècle, nous propose aujourd'hui une voie capable de faire avancer nos réflexions sur le travail et l'emploi. Il a créé l'atelier des Métiers en 1993 à partir de l'intuition que nous disposons d'une culture professionnelle créative, pratique et porteuse de lien social parfaitement adaptée aux incertitudes de notre époque. Sa recherche s'accompagne de réalisations concrètes. Qui sommes-nous? Qui sommes-nous lorsque nous nous levons le matin ? Qui sommes-nous lorsque nous saluons nos semblables, lorsque nous agissons, lorsque nous rêvons à un autre avenir ou lorsque nous nous demandons comment donner un sens à notre vie avant de la quitter ?

Oui, qui sommes-nous pendant toutes ces heures, ces journées, ces années qui souvent nous échappent car nous sommes pris dans toute une série d'obligations dont la principale est celle de gagner notre vie, et de la gagner pour nos proches. Et qui sont-ils, ceux qui ne savent plus comment la gagner ?

Irrémédiablement des ghettos se forment, le chômeur se sent exclu d'un monde qui lui échappe et l'actif se replie dans son travail comme une bête traquée se réfugierait dans son terrier, la peur au ventre. Il suffit d'écouter les discours des parents à leurs enfants pour mesurer l'intensité de ce phénomène.

Le travail, qui a été jusqu'à hier un formidable vecteur de cohésion sociale, semble être devenu inopérant. Comme s'il avait été absorbé, ingurgité, digéré dans un immense labyrinthe de sens, de réalités et d'enchaînements nous entraînant avec lui sur un terrain inconnu, un labyrinthe aux parois transparentes car nous voyons les choses mais ne réussissons plus à les relier à ce que nous sommes, nous ne réussissons plus à nous construire par l'action, ne sachant plus maîtriser ses conséquences.

Le cœur même de notre identité sociale nous semble soudainement étranger à nous-mêmes et nous dissocie les uns des autres comme l'infiltration de marchandises a pu, en d'autres temps, corrompre silencieusement tout le jeu des échanges symboliques, cœur de certaines sociétés africaines, avant qu'elles se décomposent. Serions-nous les victimes d'un processus analogue, par lequel la valeur que nous donnons aux objets, aux personnes et à nos actes ne dépend plus que de leur incertaine valeur d'échange ? Valeur d'échange dont le périmètre de cohérence dépasse aujourd'hui largement celui de nos communautés, celui de notre civilisation pour s'étendre à la planète entière, et dont le sens, par conséquent, échappe à notre compréhension.

L'apparence de lien social créé par la seule règle des échanges se déchire inexorablement sous nos yeux, révélant crûment le vide qui nous envahit progressivement, insidieusement. Qui ne constate aujourd'hui que notre société sonne creux ? Il faut la modestie et le courage d'un Jean-Baptiste de Foucauld pour oser écrire que notre société est en quête de sens, c'est à dire en quête d'elle-même.

Mais la question du sens ouvre probablement à trop d'interrogations, trop de doutes, trop d'incertitudes pour qu'une société tout entière s'y engage : elle a besoin de points d'appuis fermes. En leur absence, elle préfère de toute évidence attendre. Et pendant ce temps les rôles que nous nous efforçons de jouer continuent de saper nos identités. Nous nous transformons en "Personnages en quête d'auteur", vides de nous-mêmes, soucieux de cacher aux regards d'autrui cette vacuité que le chômage révèle froidement chez ceux qui n'ont plus la chance de pouvoir se protéger derrière l'apparence du travail qu'est devenu l'emploi. L'emploi à tous prix, l'emploi pour ne pas voir, l'emploi pour maintenir l'illusion d'une forme de société qui s'en va et à laquelle plus personne, ou presque, ne croit.

L'emploi, surface desséchée du travail, l'emploi cache-misère d'une citoyenneté en mal de consistance, l'emploi devient une obsession et pour le garantir on essaie de partager le travail sans voir qu'au-delà de sa réduction progressive il n'est plus que l'ombre de lui-même.

Nous avions en effet pensé qu'assurer un travail à tous était suffisant pour qu'une communauté se maintienne et qu'une démocratie se développe. Notre conception de la citoyenneté repose sur ce socle étroit et fragile. Nous avons laissé le travail se détacher de ceux qui le fournissaient, puis nous avons suivi son cheminement dans les méandres de l'économie, nous l'avons mis en équation pour prévoir notre avenir et tenter d'administrer notre quotidien.

Le concept de travail est cependant inopérant pour nous aider à penser son absence. L'économie n'est pas le tout d'une société et l'on voit qu'il se joue actuellement quelque chose de plus profond, débordant nos champs habituels de réflexion. Le concept de travail est pertinent pour saisir l'économie d'une société, il est intrinsèque à l'activité humaine, il représente notre capacité à agir sur notre environnement. Mais il est plus que cela, il est expression de nous-mêmes, il est acte créatif, il est lien social. Il est un vecteur éducatif essentiel car c'est par son exercice que se transmettent et s'apprennent le plus efficacement le sens de l'effort, l'expression d'une volonté et le plaisir de la réalisation. Il est enfin le moyen le plus efficace d'action sur soi-même. Mais en échangeant notre capacité de travail sur le marché, nous en perdons la maîtrise. Notre travail ne nous appartient plus, nous ne contrôlons plus son utilité ni son usage. Il ne nous est pas nécessaire de connaître celui ou ceux à qui son résultat est destiné, il n'est donc plus créateur de liens. Le marché est un extraordinaire moyen d'organisation de la société mais il nous éloigne les uns des autres, et surtout, on le voit par la surprise exprimée par ceux que l'on licencie, il nie la durée, et donc le sens.

Cette perte de sens et de lien dans l'acte fondateur par excellence d'une personne et d'une société que devrait être le travail a cependant une origine accessible à notre réflexion et à notre volonté. Elle réside dans notre représentation du travail, coupée, détachée, séparée de la personne. En abandonnant la totalité de notre travail à la sphère de l'échange nous perdons simultanément notre capacité à nous relier à autrui et celle de donner un sens à notre vie active. En échange de ce travail nous ne recevons que de l'argent (des biens potentiels invisibles) une fonction (une identité instrumentalisée) et un statut (du lien pétrifié).

Nous pourrions concevoir notre travail non pas comme s'insérant en totalité dans un univers froid et impersonnel mais comme une activité plus large englobant sa partie échangée. L'action consistant à échanger du travail peut être considérée comme étant une dimension du travail de la personne, de son activité, elle est un usage que l'on décide d'en faire. Dit autrement je peux donner un sens à l'échange que j'accepte pour vivre, je peux en prendre la pleine responsabilité. Cela, rien ne m'en empêche, quelle que soit ma situation économique ou sociale. C'est probablement parce que nous posons le travailleur -- et aujourd'hui le chômeur -- comme une victime, que nous ne réussissons pas à concevoir sa liberté. Lorsque l'on demande à un ouvrier, à un employé, à un fonctionnaire ou à un dirigeant quel mot associerait le plus étroitement travail et liberté, ils proposent toujours un même mot, le mot métier. Ils disent "mon Métier"1.

Ce mot est très intéressant car il intègre le travail (qu'il soit échangé ou non), l'identité de celui qui le fournit ainsi que son insertion dans une communauté ; il intègre autour du travail ce que nous perdons, sens et lien. Un métier associe travail et lien social et cette association se réalise dans la cohérence d'une identité. C'est ce qu'expriment précisément ceux qui regrettent de ne pas pouvoir exercer "leur métier" : le travail existe mais il n'est pas relié à l'identité de la personne. En perdant son identité il perd le sens de ses actes, son implication et, au delà, il perd ses capacités inventives. Dans une société régie par l'automatisation croissante des tâches répétitives, il va sans dire qu'il perd ainsi également l'essentiel de la valeur marchande de son travail.

Autre particularité du métier, il se conjugue aussi bien au singulier qu'au pluriel. Le lien créé par le métier est constitutif de nouvelles identités plus larges, elles mêmes constitutives de nouveaux liens. A l'inverse, tout métier peut se dissocier en d'autres métiers indépendants les uns des autres comme une identité collective peut également se dissocier en autant d'identités indépendantes les unes des autres que notre imagination nous inspire. Un métier n'est qu'une représentation d'une réalité sous-jacente, vécue et interprétable à l'infini, intrinsèquement insaisissable par la "réflexion". Comme la notion d'identité, la notion de métier ne représente qu'un aspect parmi d'autres d'une globalité, à un moment donné et selon un point de vue donné. Ces deux notions sont infiniment plastiques, cela peut être leur faiblesse, mais elles sont profondément ancrées dans la réalité de ceux qui les vivent, ce qui fait leur force. Identité et Métier ne sont pas adaptés à des descriptions objectives de la réalité mais permettent d'agir concrètement sur elle. Le geste juste ne serait ainsi pas déductible d'une réflexion exacte, geste et pensée seraient comme onde et particule en science physique, deux aspects accessibles d'une seule et même réalité inaccessible en soi, irréductibles l'un à l'autre.

Attaché à l'image du travail manuel et principalement à celle de l'artisan, le mot métier semble passéiste. Pourtant il est couramment utilisé dans des univers bien différents. On le croit attaché à la matière mais celle-ci peut devenir philosophique, humaine, matière à réflexion. On parle des métiers du bois, de bouche ou du bâtiment, mais également des métiers de l'éducation, de la finance ou de l'information. On parle du métier des commerciaux et tout aussi facilement du métier de dirigeant. Le mot métier, encore une fois, suit la même topographie sémantique que le mot identité. Ce que désigne le métier est toujours superposable à une identité potentielle. Un ministre s'est écrié un jour à la télévision : "Cela n'est pas mon métier !" Que voulait-il nous dire par le mot "métier" ?

On peut en conclure que le mot métier est vivant, mais il n'est pas utilisé pour comprendre notre monde. Il est vivant car il appartient à des réalités vécues comme telles par ceux qui emploient ce mot, il ne "sonne pas creux" et il vit dans différents lieux en totale indépendance de ses origines manuelles, artisanales. Ce n'est par conséquent ni la nature de ce qui est transformé ni l'ancienneté de sa pratique qui constituent son terreau, mais le fait que des personnes s'approprient ou non leur activité, et se l'approprient au point d'en faire une partie d'eux-mêmes, structurée, durable, orientée par la volonté de servir à partir de soi. Cela est le cas lorsque quelques dirigeants d'une grande entreprise se posent la question de la définition du "Métier" de leur entreprise. S'ils utilisent précisément ce mot c'est qu'il est parfaitement opérationnel pour appréhender ce qu'ils cherchent à définir. Ce mot leur permet de se recentrer sur ce qui essentiel à leurs yeux, de se comprendre et d'agir.

Si l'on en revient au chômeur, on constate qu'il peut avoir un métier sans avoir de travail. S'il s'identifie à son travail, il perd son identité avec son travail alors que s'il s'identifie à son métier les événements extérieurs ne peuvent le déposséder de lui-même. Cela ne change en rien ses difficultés matérielles mais cela change tout quant à sa capacité d'action. S'il décide d'utiliser concrètement la notion de métier dans cette situation il doit commencer par la poser comme une réalité transformable. C'est en apprenant par lui-même à transformer cette réalité qu'il accroîtra ses capacité d'action et son emprise sur lui-même et sur son environnement. Il s'agit exactement du même processus d'apprentissage que celui des gens de métier : c'est "sur le tas" que l'on apprend, c'est là que votre "matière" vous résiste et vous oblige à vous dépasser pour en surmonter l'altérité radicale, avant de l'apprivoiser puis d'en faire des œuvres dans lesquelles vous vous reconnaîtrez, ensuite.

Notre difficulté concrète est la même que celle du chômeur, c'est notre incapacité à concevoir notre réalité comme une donnée transformable et la transformant d'en extraire des métiers neufs. Cette difficulté est liée à celle consistant à ne pouvoir agir tant que l'on n'a pas compris ou expliqué une situation. Nous avons confondu apprentissage et répétition d'un savoir acquis ailleurs, nous avons dissocié apprentissage et découverte. Nous avons pris ce que l'on nous donnait, nous l'avons appris mais, ne changeant pas de contexte, nous n'avons pas appris à apprendre. Cela, seul le voyage le permet. Le voyage est réappropriation, il est reformulation de ce que l'on a retenu dans un environnement différent, il est reconstitution permanente de ce que l'on devient. Le voyage nous apprend à découvrir. Il nous apprend également la fugacité du visible et l'évanescence des représentations. Il nous apprend ainsi à vivre dans l'incertitude du Devenir.

Nos métiers se sont sclérosés en travail puis en emplois car ils s'exerçaient de plus en plus dans des contextes immuables et subis. Ils se sont pétrifiés dans nos souvenirs alors que leurs racines sont encore vivaces en nous, dans une très large proportion.

Le métier est en effet au cœur de notre culture. Il associe liberté, création, utilité, il est réalisation, pragmatisme, mesure, il est don de soi, réalisation de soi, utilisation de soi, il est écoute d'autrui, soif de le servir, plaisir d'y parvenir. La forme de son expression est celle d'une œuvre (ouvrier vient d'oeuvrier) et par là il atteint directement à la globalité des choses. Sa dimension esthétique lui permet de dépasser les limites de nos réflexions intellectuelles et sa dimension créatrice d'accéder au résultat. Un artiste, par exemple, n'a pas besoin d'expliquer ce qu'il crée pour créer, l'essentiel est qu'il réalise son œuvre, puis qu'il s'y reconnaisse. C'est par ce processus de création, de réalisation d'une œuvre visible par autrui qu'il acquiert ou renforce son identité. L'identité est ainsi origine et conséquence d'un travail orienté par un sens. La notion de métier nous offre ainsi un moyen de développer, ou de redécouvrir nos identités.

Si nous désirons "cultiver nos métiers" et notre capacité à en inventer de nouveaux, nous devons agir comme des jardiniers, nous devons agir sur les conditions nécessaires à leur éclosion et à leur croissance. Pour saisir la notion de métier et tenter de la conceptualiser (l'attraper avec des mots) on peut dire que le métier est une identité capable de se transformer concrètement en service à autrui et se nourrissant de réalisation et de reconnaissance. L'œuvre est fruit d'une identité. On peut tenir le métier si l'on tient simultanément trois relations, la relation à soi (l'identité), la relation aux choses (le travail, la transformation des choses) et la relation aux autres (le lien social). Or le lien aux autres est actuellement séparé du lien aux choses. On accepte le lien de dépendance induit par le salariat, le travail rémunéré, ce qui limite la démocratie et la citoyenneté aux week-ends. Notre République est fondée sur les droits de l'Homme et du Citoyen, mais pas sur les droits du Réalisateur. La relation aux choses est escamotée, nous ne la pensons plus. Est-ce pour cette raison que "les lois de l'économie" s'imposent ainsi à nos esprits et gouvernent notre monde ?

Reconquérir son métier passe par cette triple reconquête, la reconquête de ce que l'on fait, la reconquête de ceux pour qui on le fait et enfin la reconquête de soi. Permettre à nos concitoyens de reconquérir leur identité dans leur métier touche à notre relation avec eux. Le moyen le plus simple consiste à se demander alors quel est notre métier collectif, et trouver ainsi une commune relation aux choses. Les dirigeants de notre pays, par exemple, ne pourront nous inspirer à nouveau un sentiment de confiance qu'à la condition que nous "sentions" qu'ils visent les mêmes objectifs globaux que nous. Il est fréquent d'entendre des politiques, ou des dirigeants, se plaindre du manque de responsabilité des citoyens ou des salariés (le "mal français", notre "individualisme", notre mentalité d'assistés). L'absence de confiance est partagée, elle traduit une absence de relation à l'autre. Cela se travaille par la réalisation de projets communs dont le dosage appartient à des métiers que nous pouvons inventer ensemble.

Le désir d'agir existe, pourtant, en profondeur. Lorsque la terre est sèche, non travaillée, le jardinier commence par la gratter, par la retourner pour qu'elle respire. La terre de notre société se dessèche, elle semble aride à des milliers de personnes. Elle est riche mais elle n'est pas travaillée. Le Métier est comme la graine d'un arbre, un arbre dont la puissance est considérable si nous apprenons à le cultiver. La terre de notre société a soif de reconnaissance, elle a soif de régularité ("une goutte par jour" disait un homme du désert), elle a soif de temps avant d'offrir ses fruits.

Un ami éducateur de rue aide des jeunes exclus à se reconstruire à partir d'une idée simple, lumineuse. Il leur propose de réaliser un projet, quel qu'il soit. Lui se contente de fournir un cadre (une ancienne école) et de leur faire confiance, totalement. Cette confiance est ressentie par les jeunes, les résultats sont là : "Avant, dit l'un d'entre eux, j'étais un voyou. Maintenant je ne peux plus, Olivier m'a fait confiance". Les entreprises qui réussissent reposent sur le même modèle de management des hommes. D'abord la confiance, l'identité acceptée, puis les réalisations, le travail et enfin la reconnaissance des résultats, un lien social concret. Au début une terre aride mais une confiance accordée sans conditions, durablement, un travail et peu à peu des éclosions de jeunes retrouvant une dignité d'homme et de femmes désireux par dessus tout d'aider leur "petits frères".

Si notre avenir nous semble incertain, nous pourrions transcender l'inquiétude qu'il nous inspire en marges de liberté d'une création collective. Le Métier nous offre cet accès au futur malgré son incertitude car il est un lien entre le présent et l'avenir. Il est un lien entre une matière brute, donnée, présente, et une œuvre future, réalisable, accessible; les métiers manuels nous le montrent. En comparant notre situation collective à celle du chômeur qui ne sait plus ce qu'il doit faire, étant orphelin de son travail (ou à celle d'une entreprise, orpheline de son marché), et en nous inspirant de la démarche des hommes de métier -- ils commencent toujours par apprendre sur le tas, c'est-à-dire à frotter leur volonté contre une matière inconnue, étrangère, muette -- nous pouvons décider de considérer l'état actuel de notre société, avec toutes ses imperfections, comme une donnée, une matière brute. Rien ne nous empêche d'y résister, même si le contact est rude ; rien ne nous empêche d'essayer de transformer notre réalité et en la transformant d'apprendre à la connaître au-delà de ses apparences.

Les Compagnons disent que "l'Oeuvre est le résultat d'un métier bien réglé". Ils commencent par plonger entièrement, charnellement, résolument, dans le processus de la réalisation. Alors, nous qui tâtonnons, hésitons, errons dans ce monde nouveau, déstabilisés par la rudesse, la froideur et la transparence de sa matière, qu'est-ce qui nous empêche de le transformer, patiemment, courageusement, amoureusement, en une Oeuvre d'Art ? Rien, probablement. *

1. Etymologie du mot "métier" (le Petit Robert) : ministerium, service, dont le sens s'est croisé avec celui de misterium (voir également mystère). Le métier serait ainsi la traduction d'un mystère personnel (identité) en un service extérieur, concret.